Bonne nouvelle !

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001 ANET Claude (Jean SCHOPFER dit) (Morges 1868 – Paris 1931) LITTERATURE
Ecrivain français, journaliste et joueur de tennis.
A ce titre, il fut vainqueur en 1892 du « Championnat de France international de Tennis » (ROLAND GARROS).
Et le 1er français de l’Histoire à remporter ce tournoi.
Romancier, il est l’auteur de « Ariane, jeune fille russe » et de « Mayerling », tous deux plusieurs fois adaptés
au cinéma.
L.A.S – [Paris], 26 janvier 1912
1p. in-8. (14.5x22cm)
Sur papier en-tête du 108 rue du Bac, son adresse personnelle.
Adressée à Jean COCTEAU (1889-1963).
ANET complimente COCTEAU suite à la lecture de ces vers ; ils devraient se
revoir prochainement.
« Cher Jean Cocteau,
Avant d’apprendre à Leila dans vos poèmes la douceur et le rythme du parler
français, je commence à lire vos beaux vers et déjà je les aime… Je vous en dirai
bien plus lorsque j’aurai le plaisir de vous recevoir ici est de vous présenter une
de vos futures admiratrices.
J’espère que vous déjeunerez avec nous dans une quinzaine.
Les amitiés de Clarisse et les miennes ».
– € 120 –
002 AUGIER Emile (Valence 1820 – Croissy-sur-Seine 1889) Politique
Poète et auteur dramatique. Il collabora entre autres avec Eugène LABICHE.
Il fut également nommé sénateur à la fin de l’Empire.
Elu en 1857 à l’Académie française (fauteuil n°1) à une voix prêt, celle d’Alfred de MUSSET, succédant au Comte
de SALVANDY.
L.A.S – Croissy [sur Seine], 21 juin 1881
2p. in-12. (11×16.5cm)
Dans cette lettre, Emile Augier témoigne de sa « répugnance invincible pour la politique »
« Monsieur, je me tiens fort honoré de votre
requête et d’autre part j’aime à coopérer à toute
oeuvre qui s’abrite sous le nom de notre cher et
illustre maitre ; mais j’ai une répugnance invincible
pour la politique ; je me suis fait une loi de me tenir
en dehors des partis et si je pouvais y manquer
permettez-moi de vous le dire franchement ce
n’est pas de votre côté que j’irais.
Il ne m’est donc pas possible de vous donner la
lettre que vous me demandez et vous m’en
excusez, j’en suis sûr (…) ».
– € 70 –

003 AURIC Georges (Lodève 1899 – Paris 1983) Musique
Compositeur français, qui fut notamment l’élève de Vincent d’INDY.
Il devint célèbre en composant la musique de ballets pour Diaghilev, ainsi que de nombreuses musiques de
films. Citons celles de Jean COCTEAU dont il était l’ami : « La Belle et la Bête » (1946), « Orphée » (1950). Mais
aussi « Moulin Rouge » (1952) ou encore « La grande vadrouille » (1966).
Ancien Président de la SACEM de 1954 à 1978, il fut aussi compagnon de route du parti communiste français.
L.A.S – La Châtellerie – Freneuse, 24 octobre 1960
2p. in-8. (13.5x21cm)
Il répond favorablement à une invitation à « La soirée de la Piste », et fait part de sa gêne à devoir rédiger et
expédier un texte à l’avance, préférant improviser.
« Mon cher président, (car vous en êtes « en outre » !… Il faudra d’ailleurs nous retrouver un jour dans cette
« amicale des Présidents de France ! » dont je m’étonne qu’elle n’existe pas encore !…).
Comment ne serai-je pas présent, le 8 novembre, à la soirée de La Piste ?… J’accepte avec le plus grand plaisir
d’y participer : depuis ma plus lointaine jeunesse j’aime le Cirque, par conséquent, tous ceux qui contribuent à
son « illustration »…
Reste à savoir ce que vaudra, ce soir-là, mon Entrée de Piste : mais vous en serez le seul responsable (…).
Serait-il indiscret de vous demander trois fauteuils pour cette belle soirée ? Et en même temps (soyons sérieux)
une brève note sur le trio Do-Ré-Mi ??
La seule chose qui me trouble réellement, c’est de rédiger à l’avance un texte – qui veut dire que ma très modeste
intervention sera lue (…).
Quelques phrases improvisées me paraissent tellement préférables (jusqu’au 8 novembre, en tout cas…). Mais…
c’est « à vous de juger » ! Admirez (sic !) ma gentillesse : si vraiment vous l’estimez nécessaire, j’écrirai donc ce
texte (quitte à le… bousculer un peu, à la dernière minute…) (…) ».
– € 150 –

004 BAILBY Léon (Paris 1867 –1954) Journalisme
Journaliste et patron de presse français.
Créateur de nombreux journaux, il fonda notamment en 1926 « MATCH », illustré sportif de L’Intransigeant.
C’est de là que le célèbre hebdomadaire PARIS MATCH tire son origine.
Léon BALBY fut par ailleurs le fondateur du Bal des petits lits blancs,
donné chaque année à l’Opéra Garnier au profit des enfants tuberculeux.
L.T.S – Paris, 3 mars 1937
1p. in-8. (13.5x21cm)
Sur papier en-tête de « LE JOUR – Directeur Léon BAILBY »
Adressée à Jacques MORTANE, de son vrai nom Jacques ROMANET
(anagramme de MORTANE, 1883-1939), journaliste et écrivain français,
spécialiste de l’aviation (il fut confident de GUYNEMER).
Il remercie J. MORTANE de l’envoi d’un de ses ouvrages, où il y défend
les pilotes de ligne.
« Mon cher Mortane, tous mes remerciements pour votre petit bouquin.
Vous avez raison de défendre les pilotes de ligne, si mal connus, et si mal
défendus ».
– € 60 –
005 BAUDE Jean-Jacques (Valence 1792 – Paris 1862) Littérature
Le baron BAUDE est un ancien haut fonctionnaire, homme politique et écrivain français.
Il fut notamment sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, député de la Loire et Préfet de Police de Paris.
L.A.S – 20 juillet 1832, s.l
1p. in-4. (19.5×25.5cm)
Adressée à M. BAJOT
Au sujet de l’épreuve de son ouvrage* « De la navigation à vapeur dans la Méditerranée ».
« J’ai l’honneur de vous remettre Monsieur, l’épreuve de la note pour la
navigation à vapeur dans la Méditerranée.
Je vous serais obligé de vouloir bien m’en n’envoyer une épreuve après
correction ; il y a dans les colonnes des prix de la houille des erreurs dont
je suis sans doute la cause ; j’ai voulu indiquer les prix divers auxquels se
donnent les charbons dans quelques exploitations (…) ».
* Imprimerie Royale, Paris, 1832, in-8.
– € 60 –

006 BELSUNCE DE CASTELMORON Henry François Xavier de Histoire
(Château de la Force 1671 – Marseille 1755)
Ecclésiastique français, ancien évêque de Marseille durant la peste de 1720.
Les historiens ont relevé l’attitude courageuse de ce conseiller du roi, qui secouru les malades en ignorant le
danger.
L.A.S – [Marseille], 13 décembre 1713
2p. grand in-8. (17×21.5cm)
Il se félicite de l’heureuse issue du procès de son aumônier, l’Abbé de la Vieuville, qui a été défendu par son
correspondant. Il évoque l’impression de la Constitution.
« Monsieur, agrés que je prenne la liberté de vous faire mon tres humble remerciment sur l’heureux succés du
procés de mon aumonier, vous estes sans doutte persuadé que je vous le fais de bon coeur (…) vous ne devés
pas me refuser celle d’ettre convaincu de ma parfaitte reconnoissance qu’il ne m’est pas possible d’avoir
l’honneur de vous exprimer.
Mr l’abbé de la Vieuville est bien heureux, Monsieur, que vous vouliés bien vous donner la peine de m’écrire
pour sa justification mais que je vous trouverois a plaindre s’il avait recours a vous a toutes les fois qu’il auroit
à se justifier (…) je suis convaincu qu’il n’a pas sollicité contre moy puisque vous me faites l’hôneur de me le dire
je suis meme si porté a croire tout ce que vous voulés, que peu s’en faut que je ne le croie et sage et prudent,
parce que vous luy donnés cette qualité, dont je ne m’étois pas encore aperçu ; vous en savés quelque chose, et
je voudrois fort n’avoir d’autre sujet de plainte que celuy pour lequel il vous a importuné sans fondement.
L’impression de la constitution en est un nouveau.
Heureux si c’étoit le dernier ! J’ay l’honneur d’ettre avec bien du respect Monsieur.
Votre tres humble et tres obeissant serviteur Henry Ev. De marseille – a marseille le 13 dec 1713 ».
– € 650 –
007 BENJAMIN René (Paris 1885 – Tours 1948) Littérature
Ecrivain, journaliste et conférencier français.
Prix Goncourt en 1915 pour son roman « Gaspard » qu’il écrivit à l’hôpital de Tours où il séjourna plusieurs
mois, ayant été gravement blessé au début de la 1ère Guerre mondiale.
Ami de Charles MAURRAS et de Léon DAUDET, il soutint le maréchal PETAIN pendant l’occupation allemande.
L.A.S – [Paris], 13 avril 1909
1p. in-8. (13.5x18cm)
Ecrite sur papier en-tête du 70 boulevard Saint Michel [Paris 6è Ardt].
Il envoie ici ce qui est certainement son premier roman, « Madame Bonheur », lequel fut publié en 1909,
date de la lettre, et édité par Bernard GRASSET… peut-être le destinataire de ce courrier ?
« Cher Monsieur, je vous vous envoie par ce courrier le roman que je vous ai annoncé, et que je présente à la
Bourse de voyage littéraire.
Je fais mille voeux pour que vous y trouviez quelque intérêt, si vous me faites la grande amitié de le lire.
Vous savez quelle importance j’attache à vos conseils dans l’affaire de ce prix, et j’aurais désiré aller vous voir
dimanche prochain. Mais il m’est impossible de me faire libre. Serais-je très opportun en sonnant chez vous
lundi matin à dix heures ?…
Si vous ne me répondez pas, tant pis !… Je me risque !… (…).
L’étranglement hypocrite de la furie m’a pas mal écoeuré… ».
– € 180 –

008 BERNARD Tristan (Besançon 1866 – Paris 1947) Littérature
De son vrai nom Paul Bernard.
Romancier et auteur dramatique français, célèbre pour ses mots d’esprit.
Il aurait inventé le jeu des petits chevaux.
Il était un proche de Léon BLUM, Jules RENARD, Marcel PAGNOL, Lucien GUITRY et de bien d’autres artistes.
L.A.S – Thonon les Bains, 20 août [probable 1907*]
2p. in-8. (13.5x18cm)
Très belle et longue lettre sur papier en-tête du Grand Hôtel du Parc de Thonon.
Adressée à Gustave QUINSON (1863-1943), directeur de plusieurs théâtres français et notamment celui du
Palais-Royal pendant plus de 30 ans.
Il fait état de ses diverses pièces de théâtre en cours, notamment « Monsieur Codomat », à son sens ce qu’il a
écrit de mieux, et qui doit être jouée à Berlin. Il lui enverra le manuscrit.
« Mon bon Gustave, j’ai bien reçu le portrait ; je suis beau ; mais comment pourrait-il en être autrement ? J’écris
à ma secrétaire de Paris (car j’ai une sténographe ici) de vous envoyer l’article du Temps. Il n’est fait que de
remarques éternelles, et peut attendre.
Codomat* est complètement terminé, et augmenté de 20 à 25 minutes de spectacle sans que la pièce soit
modifiée en rien dans son allure ni dans la représentation des personnages. On doit la jouer le 8 octobre à Berlin.
J’irai sans doute là-bas pour les répétitions. C’est un acteur très en vue et très bon, Roberti, qui la joue. Il a pris
un théâtre, il a grande confiance. Je vous enverrai le manuscrit. Je n’ai ici que le 3ème acte modifié. Les deux
premiers sont à Paris. J’avais pour cette pièce une vague idée de théâtre français, mais je n’ai pas une confiance
éperdue dans le zèle de Fabre et de (?) Bernard, qui pourraient s’en occuper. Il me serait à certains égards,
agréable que cette pièce – à mon sens ce que j’ai écrit de mieux – figura à ce noble répertoire. Cependant, si
j’avais l’occasion d’une reprise sensationnelle ailleurs, je préférerais cette solution, d’autant que j’aurais (?), le
véritable honneur du rôle, qui n’est plus chez Molière. La pièce, telle qu’elle est maintenant, me parait très
public, et de nature à faire une bonne série. Vous en jugerez.
J’ai terminé une comédie d’observation, en 3 actes et un prologue, assez mouvementée. J’en ai parlé à Franck
et à Sacha, pour janvier et février à Edouard VII. Ce serait un bon cadre, mais pour une carrière forcément
limitée. Je vous en parlerai. Et la pièce du juge d’instruction, dont vous avez lu les deux premiers actes ? Y a-t-il
une possibilité pour la Michaudière ? Dieu ! Que cette lettre est dense ! Nous sommes encore dans cette région
pour quelques jours, avec les Pierre Véber**. Et rien de nouveau à part ça. Marcelle et moi nous vous
embrassons ».
* Monsieur CODOMAT, comédie en trois actes (Paris, théâtre Antoine, 17 octobre 1907)
** Pierre VEBER, Dramaturge (1869-1942), était son beau-frère
– € 380 –

009 BESNARD Albert (Paris 1849 – Paris 1934) Art
Peintre, graveur et décorateur.
Ancien Directeur de la Villa Médicis à Rome, et de l’école des Beaux-Arts à Paris.
L.A.S – 4 février 1895, s.l
2p. ½, in-12. (13×13.5cm)
Bon état de conservation, deux coupures à la pliure centrale et une autre marginale, n’altérant pas le texte.
« Cher Monsieur, j’espère que vous ne me trouvez pas un peu froid de ne pas être allé vous remercier de l’achat
définitif de mes « deux rayons ». Ici tout est en l’air, c’est-à-dire au lit, et c’est tout juste si je m’y reconnais moimême.
Vous aurez la tête en question dans 2 ou trois semaines au plus tard. Savez-vous que je suis très inquiet
pour la seconde affaire. M. Berger a déposé son rapport sur l’Exposition d’Anvers et on me fait douter qu’il soit
favorable (…) ».
– € 180 –
010 BLANC Louis (Madrid 1811 – Cannes 1882) Histoire
Journaliste, historien et théoricien socialiste.
Il fut membre du gouvernement provisoire de 1848 et député sous la IIIè République.
L.A.S – s.l.n.d
1p. in-8. (13.5x21cm)
Au verso, figurent plusieurs noms : « Monsieur Vavin », puis la mention « M. Morel vu M. Vidal ».
Petite fente à la pliure, et une toute petite déchirure à un coin, mais la lettre reste globalement en très bel état.
Louis BLANC réclame l’obtention d’un local qui a été promis aux ouvriers SELLIERS*
« Monsieur, les ouvriers Selliers attendent avec la plus vive impatience que
le local que j’ai eu l’honneur de vous demander pour eux soit mis à leur
disposition. Il y a près de deux heures qu’on leur a annoncé une réponse qu’ils
devaient trouver au Luxembourg. Cette réponse n’y est pas encore parvenue.
Auriez-vous l’obligeance, Monsieur, de les mettre à même d’occuper sans
retard le local (…). Salut et fraternité ».
* Dans son livre « Révolution de 1848 », Louis Blanc écrit ceci à propos de
l’Association des Selliers : « La seconde association établie par le Luxembourg fut
celle des selliers. On se rappelle le décret du Gouvernement provisoire qui avait pour
but de protéger la classe ouvrière contre la concurrence écrasante des personnes
nourries et logées aux frais de l’État : comme conséquence de ce décret, je fis adjuger
une partie des selles qui se confectionnaient dans l’établissement militaire de
Saumur, à un certain nombre d’ouvriers selliers de Paris, que cette commande mit en
état de former une association (…) ».
(édition de 1880, p. 199)
– € 180 –

011 BLUM Léon (Paris 1872 – Jouy en Josas 1950) Politique
Homme d’Etat, reconnu comme l’une des grandes figures du socialisme français.
Il fut l’un des dirigeants de la SFIO.
il a aussi marqué l’histoire politique française pour avoir refusé l’adhésion à la Troisième Internationale
communiste en 1920, et pour avoir été le président du Conseil des ministres du Front populaire en 1936
L.A.S – [Paris], s.d
2p. in-12. (10x16cm).
Papier en-tête du Ministère des Travaux Publics.
A signaler 1 petite coupure (1 cm) au niveau de la pliure de la lettre (4p. dont 2 écrites)
Il apporte quelques corrections à un texte
transmis par son interlocuteur, à qui il précise
avoir le sentiment d’une interview réalisée en
tant que militant plutôt qu’en tant que Ministre.
« Cher Monsieur, ça va très bien, après les quelques
corrections que je me suis permis de faire.
Bien cordialement Léon Blum.
Ne trouvez-vous pas toutefois que c’est plutôt
l’interview du militant socialiste que du Ministre des
Travaux Publics… (…) ».
– € 180 –
012 BOFA Gus (Gustave Blanchot dit) (Brive la Gaillarde 1883 – Aubagne 1968) Art
Dessinateur et illustrateur français. C’est à un âge précoce (8 ans) qu’il inventa son nom d’artiste.
Il composa les couvertures du journal « La Baïonnette » durant la 1ère guerre mondiale (conflit qui l’a laissé
infirme), puis collabora au mensuel « Le Crapouillot » durant la seconde.
L.A.S – s.l.n.d
2p. ½, in-8. (13.5×21.5cm)
Bon état de conservation, deux fentes au niveau
des pliures de la lettre, sans atteinte au texte.
« Mon cher Maître, avec tout ce retard je veux
vous remercier des choses si aimables que vous
avez dites sur notre ébauche de revue et surtout
du plaisir que vous dites avoir pris à l’écouter.
De votre part il m’en fait un très grand à moi
parce que c’est un des rares que je tenais à
obtenir et que je suis très flatté de m’être amuser
à écrire ce qui vous a amené à écouter (…) ».
– € 220 –
013 [BOULANGER Georges, Général] (Rennes 1837 – Ixelles 1891) Musique
Militaire et officier général français, ancien Ministre de la Guerre.
Célèbre pour avoir ébranlé la IIIè république, porté par un mouvement dont il fut le père : le « Boulangisme ».
Il fut notamment l’ami de GAMBETTA et CLEMENCEAU.
L.A.S + M.M.A.S adressés à lui – Paris, 30 octobre 1886
L.A.S : 1p. in-4. (20.5x27cm) – Petites traces d’usure.
M.M.A.S : 4p. in-folio (27x35cm). Excellent état.
Très bel ensemble : J. MILLESCAMPS, compositeur de musique de l’Armée, rend hommage au Général
Boulanger en lui adressant une magnifique partition musicale autographe et signée, intitulée « Patrie ».
– Lettre (avec cachet du Cabinet du Ministre de la Guerre, 3 novembre 1886) :
« Mon Général, ancien Chef de Musique de l’armée, ayant l’habitude d’écrire des
morceaux de musique militaire, je viens vous prier de me faire l’honneur
d’accepter la dédicace du morceau de musique (chant patriotique) » que je joins
à ma lettre.
Espérant mon Général que vous voudrez bien accepter mon oeuvre. (…)
J. Millescamps, Compositeur de Musique, Directeur de la Fanfare de la Presse ».
– Partition musicale :
« Hommage au Général Boulanger Ministre de la Guerre
Patrie (1886 Chant patriotique)
Pas redoublé Allegro militaire
avec tambours et clairons (ad-libitum)
Dédié
A l’Armée Française
Paroles d’Angèle Deltour – Harmonies & Fanfares
Musique de J. Millescamps »
– € 180 –

014 BRETE Jean de la (Alice Cherbonnel dit) (Saumur 1858 – Breuil-Bellay 1945) Littérature
Ecrivain de romans français pour jeunes femmes.
Elle a connu un succès de librairie d’ampleur exceptionnelle avec « Mon oncle et mon curé ».
L.A.S – Château du Breuil par Doué la Fontaine, 11 août 1899
2p. in-12. (12.5×15.5cm)
Elle souhaiterait tirer une comédie à succès de son roman « Mon oncle et mon curé » ; elle a le soutien
d’HALEVY.
« Monsieur, Beaucoup de gens sont d’avis
que l’on pourrait tirer une comédie à
succès de mon roman intitulé : Mon oncle
et mon curé. Halévy, à qui j’avais
demandé conseil, m’a répondu d’une
façon très affirmative. Au cas où ce serait
également votre manière de voir,
consentiriez-vous à faire la pièce ? J’ai
depuis longtemps le désir de vous
adresser cette question et, sur les
encouragements de M et Mme Loudun
que nous venons d’avoir le plaisir de
recevoir, je me suis décidée à passer pardessus
la crainte d’être indiscrète (…) ».
– € 60 –
015 BRIEUX Eugène (Paris 1858 – Nice 1932) Littérature
Auteur dramatique, journaliste et voyageur français.
Elu en 1909 à l’Académie française (fauteuil 22), succédant à Ludovic HALEVY.
L.A.S – Rouen, 4 avril 1892
2p. in-8. (13×21.5cm), sur papier en-tête du Nouvelliste de Rouen
A signaler 2 fentes au niveau de la pliure de la lettre, n’altérant aucunement le texte.
Au sujet de sa pièce « Blanchette » et des lieux choisis pour la faire jouer.
« Cher Monsieur, je vous remercie de votre
aimable lettre. Suivant votre conseil je refuse le
manuscrit au Wallner Theater. Je me suis mis en
tête de faire jouer ma pièce Blanchette en
province et à l’étranger. Pour renseigner le
Directeur, j’ai fait imprimer les extraits de la pièce.
Le jour de la première, j’ai vu qu’un agent chargé
d’acheter la pièce pour l’Allemagne et l’Autriche,
m’avait cherché pour me faire des propositions,
après le 2è acte. Le troisième ayant moins bien
marché, son empressement est tombé ! J’aurais
voulu lui faire savoir que le 3è acte avait été refait
depuis, et que la pièce, maintenant, se tient d’un
bout à l’autre (…). Je vous demande – si cela est
possible – de renouer ces négociations (…) ».
– € 45 –

016 BUGEAUD Thomas-Robert, Maréchal (Limoge 1784 – Paris 1849) Histoire
Marquis de La Piconnerie, Duc d’Isly, Maréchal de France.
Gouverneur général de l’Algérie de 1841 à 1847, il joua un rôle décisif dans la colonisation de celle-ci.
L’action la plus réussie par le Maréchal Bugeaud fut donc d’employer l’Armée dans l’édification de l’Algérie,
la mise en valeur des terres incultes, l’irrigation et le forage de puits, et la plantation d’arbres en attendant
l’arrivée des colons.
L.A.S – Alger, 20 février 1844
4p. in-4. (20.5×26.5cm).
Papier en-tête du Gouvernement Général de l’Algérie + cachet bleu du 27 février 1844 du cabinet du
destinataire.
Document présentant quelques rousseurs, une petite restauration et quelques usures d’usage, mais
globalement l’état est satisfaisant.
Adressée à Monsieur COMTE, Directeur Général des Postes.
Longue et belle lettre dans laquelle le Maréchal Bugeaud aborde de nombreux sujets : il souhaite tout
d’abord appuyer l’avancement d’un commis des Postes ; il évoque ensuite ses échanges avec un député
conservateur au sujet de l’opposition ; et enfin sa façon de gouverner en Algérie, les revenus générés, etc.
« Vous vous rappellerez, mon cher
directeur, que Robert Barbary
Langlade, commis des postes à Alby est
un de mes plus chers protégés. C’est le
fils de mon nom ancien maire
d’Exideuil*, qui fut 3 fois député. Le
pauvre garçon n’a pas une bonne santé,
le travail trop assidu du bureau le
fatigue, il voudrait une direction dans la
Dordogne ou dans un des Dépnts
limitrophes ; je viens vous la demander
si celle de Bergerac devenait vacante
(…). Je saisis cette occasion pour vous
rappeler vos promesses en faveur de
Souillac commis à Lille. Faites-le donc
sous inspecteur.
Je veux vous faire part mon cher
directeur de ce que m’écrivait un
député conservateur il y a qques jours.
« Dans les bureaux des ministères et
surtout aux finances, on accorde bien
plus à l’opposition qu’à nous. Je sollicite
un petit bureau de poste depuis 3 ans
sans pouvoir l’obtenir. Pour réussir j’ai
demandé l’appui d’Havin et de Pierron ».
Je crois qu’il y a de l’humeur dans cette
manière de voir (…). Si l’opposition a
raison il faut se ranger de son bord et lui
donner le pouvoir. Si elle a tort comme j’en ai la conviction, si elle a tourmenté le gouvnt et le pays, si elle a
retardé le progrès réel pour faire triompher des théories vides de tout bien et grosses de trouble et d’anarchie,
il faut amoindrir ses rangs autant que possible, et lui accorder des faveurs pour les électeurs et les parents
d’électeurs, n’est assurément pas le moyen.
J’organise chaque jour davantage le gouvnt des arabes (voyez le moniteur de ce jour) et chaque jour davantage
je m’étonne de la facilité avec laquelle je gouverne ce peuple de guerriers, jadis si hostile, si fanatique. Mes
ordres sont partout mieux obéis que ne le sont en France les lois faites par les 3 pouvoirs et les crimes de toute
l’Algérie n’est qui valent pas à ceux du seul Dpnt de la Seine, ce qui veut dire que la sécurité est très grande sur
presque toute la surface. Nous ne nous bornons pas à dominer le (?), nous étendons nos bras sur le petit désert.
Le prince est en marche sur Biskasa, le Génal Marcy se portera bientôt à 60 ou 80 lieues au sud de Médéah. Ce
n’est qu’ainsi que nous serons bien maitres en arrière, que nous donnerons de l’extension au commerce et que
nous élèverons l’impôt, tandis que l’occupation restreinte eut été sans compensations et nous est constituée
dans un état de guerre éternelle, sans nous coûter beaucoup moins que la conquête absolue. Je ne dis pas assez,
en nous coûtant plus, est ce qu’il faut dire, à cause qu’il n’y aurait pas eu de compensations commerciales et
autres. Savez-vous que nos revenus généraux se seront élevés cette année à environ 14 000 000 de francs ? Sur
cette somme la caisse coloniale prélève environ 8 000 000 avec lesquels elle fera face à la plus grande partie
des besoins du pays, sauf l’armée, qu’elle ne peut pas encore payer. Si nous n’avions pas ces 8 000 000, il faudrait
de deux choses l’une ou ne pas faire les grands travaux qui doivent donner de la valeur à notre conquête, ou
ajouter cette somme au budget de la France.
Voilà, mon cher directeur la voie dans laquelle nous a
fait entrer la guerre heureuse, pour me servir de
l’expression de Mr Thiers. Nous vous avons donné à
votre porte un peuple de consommateurs que vous
pouvez exploiter commercialement sans concurrence
et qui vous donnera en échange de vos produits
manufacturés de l’huile, de la soie, des laines, des
grains, des chevaux, des bestiaux, du tabac et plus tard
du coton, de la cochenille. Mais il ne faut pas vous
ralentir dans la poursuite des compensations aux
sacrifices, point de parcimonie, plus vous agirez
largement plus vite vous atteindrez le but, qui se
montre aujourd’hui à tous les yeux (…).
L’Algérie doit donner une augmentation de revenus
dans les postes depuis quelques années ; pourriezvous
me dire à quoi s’élève le progrès qui peut lui être
imputé ? Adieu, mon cher directeur, croyez à ma
parfaite considération et à mes sentiments affectueux.
Mal Bugeaud ».
* En réalité, Excideuil, commune de Dordogne, où Aubin
BARBARY DE LANGLADE (1768-1836) fut député maire.
– € 480 –

017 CAMBON Paul (Paris 1843 – Paris 1924) Politique
Diplomate français (frère de Jules Cambon, lui-même diplomate).
Ancien préfet et ambassadeur.
Au début de la première guerre mondiale, il poussera le Royaume-Uni à entrer en guerre contre l’Allemagne.
L.A.S – Constantinople, 23 janvier 1895
4p. in-12. (11×17.5cm), sur papier en-tête de l’Ambassade de France à Constantinople.
Lettre probablement adressée à un médecin, qu’il remercie pour des soins apportés à son fils. Il évoque
également une chute dont il avait été victime et qu’il avait cachée à sa femme.
« Monsieur, je vous suis infiniment reconnaissant des soins que vous avez donnés à mon fils et de la peine que
vous avez prise de me renseigner sur son état. Vous êtes plein d’indulgence pour lui et vos appréciations sont
des plus agréables à ses parents (…). Je crois comme vous qu’il aurait pu rester à Paris en limitant ses études au
strict minimum mais la vie du Dr Monod ayant jeté le doute dans l’esprit de Madame Cambon je n’ai pas cru
devoir la laisser dans cette incertitude qui aurait une fâcheuse influence sur son état de santé. J’ai donc appelé
ici notre jeune homme. Il est en route maintenant et comme le temps est détestable à Constantinople et que sa
mère éprouve le besoin d’aller se reposer sous un ciel plus serein que le nôtre elle l’emmènera passer une
quinzaine au Caire. J’ai été très heureux de savoir que dès le premier moment de l’accident le Dr Lorey avait eu
la bonne idée de recourir à votre haute expérience. Votre témoignage m’a rassuré sur les conséquences d’une
chute qui, je l’avoue, me causait beaucoup d’appréhension. Je l’avais cachée à Madame Cambon qui n’a connu
les faits qu’après coup (…) ».
– € 80 –

018 CARCO Francis (Nouméa 1886 – Paris 1958) Littérature
François CARPOCINO-TISOLI, dit Francis CARCO.
Il fut écrivain, poète, journaliste et auteur de chansons français.
Il était aussi connu sous le pseudonyme de Jean d’AIGUIERES.
Habitué de Montmartre, il eut notamment pour amis Roland DORGELES,
Guillaume APOLLINAIRE, Max JACOB, Maurice UTRILLO, COLETTE, etc.
Livre avec envoi à Léopold MARCHAND : « RUE PIGALLE ».
In-8, 12×18.5cm
Edition Originale de 1928, numérotée (n°10) sur Alfa.
Reliure postérieure demi-chagrin rouge à coins, couvertures d’origine
conservées.
Tampon « Service de presse » en fin d’ouvrage.
Albin Michel Editeur, 253p.
Très bel exemplaire.
Envoi autographe signé à son ami Léopold MARCHAND* :
« A Léopold Marchand, en souvenir de son ancien quartier, avec ma fidèle
affection. F. Carco »
* Léopold MARCHAND (1891-1952) était un dramaturge, scénariste,
homme de théâtre français. Il fut lui aussi un fidèle ami de COLETTE
– € 130 –

019 CHARCOT Jean-Martin (Paris 1825 – Montsauche-les-Settons 1893) Médecine
Illustre médecin, clinicien et neurologue français, qui exerça à la Salpêtrière.
Il fut le fondateur, avec Guillaume DUCHENE, de la neurologie moderne.
Il est aussi connu comme chef de file de l’Ecole de la Salpêtrière, pour ses travaux
sur l’hypnose et l’hystérie dont FREUD s’est inspiré pour fonder la psychanalyse.
Membre des Académies de Médecine et des Sciences.
Il est enfin le père du médecin et explorateur Jean-Baptiste CHARCOT.
L.A.S – [Paris], s.d
1p. in-12. (11×17.5cm).
Ecrite de son domicile parisien, 17 quai Malaquais.
Au sujet d’un rendez-vous à venir, où il propose à un patient de présenter cette
lettre en arrivant afin de ne pas attendre.
« Monsieur, si lundi vous voulez bien vous présenter chez moi vers 2 heures en
présentant la carte que voici vous n’aurez pas à attendre (…) ».
– € 120 –
020 CHARPENTIER Gustave (Dieuze 1860 – Paris 1956) Musique
Compositeur français, qui fut l’élève d’Emile PESSARD et de Jules MASSENET au Conservatoire de Paris.
En 1887, il remporta le Prix de Rome.
Sa carrière est principalement liée au succès de son chef-d’oeuvre, « Louise ».
L.A.S – [Paris], 14 octobre 1909
2p. ½ in-8. (13.5x18cm).
Ecrite du 3, avenue du Bois de Boulogne.
Adressée à Lucien DESCAVES (1861-1949), célèbre écrivain français.
Intéressante lettre, où Charpentier recommande à Descaves l’un de ses petits neveux qui se lance en tant
qu’écrivain, et qui envisage de candidater pour le Prix Goncourt.
« Mon cher Descaves, vous avez dû recevoir hier ou avant-hier un volume intitulé
: Mr et Mme Bille, par Pierre Villetard. Je viens vous demander de sacrifier une
heure pour la lecture de ce petit volume. C’est le début d’un petit cousin à moi,
mon filleul, auquel je m’intéresse beaucoup, et il me semble que ce début n’est
pas banal, et contient
plus que des promesses.
Pierre Villetard vient de
venir me voir et
m’annoncer que, sur le
conseil d’amis, il désire
se mettre sur les rangs
pour le prix Goncourt ; je
lui ai dit qu’il avait
raison, mais qu’il s’y prenait bien tardivement (…). Je
serais heureux si vous pouviez prendre en considération
ma recommandation que je crois très justifiée (…) ».
* Pierre VILLETARD DE PRUNIERES, dit Pierre VILLETARD (1874-1956) est un écrivain français, auteur de romans populaires
et sentimentaux. En 1921, il reçut le Prix de l’Académie française pour son livre intitulé « Monsieur Bille dans la tourmente ».
– € 190 –

021 CIRY Michel (La Baule 1919) Art
Connu essentiellement comme peintre et graveur.
Michel CIRY est également compositeur (ancien élève de Nadia BOULANGER) et écrivain français.
L.A.S – La Bergerie [Varengeville sur Mer], 18 juillet 1975
1p. in-4 (21×29.7cm)
Adressée à « Maître » René VIGO (1914-2009), avocat dans l’Aube et Homme de Lettres.
Enveloppe jointe (coupes latérales).
Il lui adresse ses compliments suite à la lecture de certains de ses ouvrages.
« Cher Ami, merci de tout coeur pour le livre (vous ne me l’avez pas encore
envoyé) et pour la belle dédicace qui le personnalise avec tant de
chaleureuse amitié. C’était en effet une tragédie. Votre ouvrage me paraît
passionnant.
Tous mes compliments pour la distinction très
méritée. Votre crainte est bien vaine chère Ami !
J’ai beaucoup apprécié les Hommes en noir et les
Places ouvertes. Vous êtes un écrivain-né, de
grande qualité, ce n’est un plaisir que de vous le
dire. Je rentre d’un long séjour à Venise, ma vieille
passion (presque coupable !!).
Et maintenant, au travail il faudrait tout de même se rencontrer !
Soyez assurés cher René Vigo, de mon amitié et de ma haute estime.
De tout coeur, votre Michel Ciry ».
– € 90 –
022 CLERMONT TONNERRE Aimé Marie Gaspard, Duc de Histoire
(Paris 1779 – Glisolles 1865)
Homme politique et militaire français.
Pair de France, il devint par la suite Ministre de la Marine et des Colonies, puis Ministre de la Guerre.
En 1830, il se retira dans son château de Glisolles.
L.A.S – Glisolles, 7 mars 1858
2p. in-8. (13×20.5cm)
Lettre de condoléances.
« Madame, c’est le coeur navré, que je m’associe à
votre ineffable douleur (…) Que moi-même j’allais
être privé pour jamais d’un ami qui depuis bientôt
soixante ans, par le sentiment plus profond, par
l’attachement le plus inaltérable, m’était resté uni
comme un véritable frère (…). Mais surtout que je
partage la consolation que Dieu a permise qu’il
vous donna, en couronnant sa vie d’honnête
homme et de citoyen toujours utile à son pays, par
une mort sincèrement chrétienne (…) ».
– € 45 –

023 CLERGUE Lucien (Arles 1934 – Nîmes 2014) Art
Photographe français, le premier à avoir été élu membre de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France.
Dans les années 50, il présenta ses clichés à Pablo PICASSO, qui fut subjugué. Leur amitié durera jusqu’à la
mort du Maître en 1973. En 1968, il fonda avec son ami, l’écrivain Michel TOURNIER, le festival international
de photographie des Rencontres d’Arles, qui perdure et se tient chaque année.
L.A.S – Arles, 19 janvier 1968
1p in-4. (21x27cm)
Tampon au nom et à l’adresse de Lucien Clergue.
Adressée à Monsieur [Jean] LOIZE (1900-1986), ancien Libraire parisien, 47 rue Bonaparte dans le 6è
arrondissement.
Bel ensemble (L.A.S & photographie) : il adresse à Jean LOIZE une épreuve de son portrait, qu’il considère
comme n’étant pas exceptionnel.
« Cher monsieur Loize, voici vos épreuves, ce n’est pas exceptionnel, et j’ai eu une coupure assez désagréable
sur une partie du rouleau. J’espère que vous pourrez en utiliser au moins une et dites-moi s’il vous faut d’autres
tirages. Bien cordialement à vous et votre épouse ».
Photographie – Tirage argentique
12,7x18cm.
Cachet de Lucien CLERGUE au dos.
– € 480 –

024 COCTEAU Jean (Maisons-Laffitte 1889 – Milly la Forêt 1963) Photographie
Célèbre écrivain, poète, dessinateur et cinéaste français.
Comptant parmi les artistes qui ont marqué le XXè siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui ont animé la vie
artistique de son époque. En dépit de ses oeuvres littéraires et de ses talents artistiques, Jean COCTEAU insista
toujours sur le fait qu’il était avant tout un poète.
Elu en 1955 à l’Académie française (fauteuil 31), succédant à Jérôme THARAUD.
Photographie dédicacée et signée – Tirage argentique – 1953
18,2×24.2cm.
Petites traces de manipulation ; 2 petites rousseurs sans doute apparues au moment du tirage de ce très beau
cliché.
Double cachet KEYSTONE PRESS au verso, accompagné d’une notice dactylographiée et contrecollée :
« Jean Cocteau convalescent — Jean Cocteau, the famous French Poet, plawright and film producer pictures in
his Cap Ferrat Riviera) villa where he is convalescing after his illness in Spain. Nov 25/53 ».
Cliché daté de 1953, année de sa rencontre avec DALI, dans sa villa de CAP FERRAT, en convalescence suite
à une maladie attrapée en Espagne.
Mention manuscrite de Jean Cocteau, suivie de sa fameuse étoile : « Souvenir bien amical de Jean Cocteau »
Voir reproduction en page de couverture
– € 1000 –

025 COLET Louise (Aix en Provence 1810 – Paris 1876) – Née Revoil de Servannes Littérature
Ecrivain, poétesse française.
Plus tard, elle deviendra militante républicaine et communarde.
Elle fut aussi célèbre pour ses liaisons avec Victor COUSIN, Gustave FLAUBERT (dont elle fut destinataire d’une
abondante correspondance), Alfred de VIGNY et Alfred de MUSSET.
L.A.S – Paris, 3 février 1840, s.l
2p. in-8. (13.5x20cm)
Adressée à Monsieur [Léon] CURMER, ancien éditeur (1801-1870)
Papier au cachet sec à ses initiales « L C ».
Au verso de la lettre, petite texte (contrecollé sur 5mm) avec le descriptif de la lettre, passée autrefois aux
enchères, et semblant avoir été légèrement redécoupée au niveau de la bordure inférieure.
Sans argent, elle demande à M. Curmer de remettre 100 francs au porteur, prix de la Provinciale à Paris.
« Vous avez été toujours si parfaitement bon pour
moi dans le peu de relations d’affaires que nous
avons eues ensemble, que je viens vous demander
un petit service avec l’espérance que vous ne me
refuserez point.
J’ai demain plusieurs payments à faire et les fonds
sur lesquels je comptais en retour de plusieurs
articles que j’ai livrés, ne m’étant pas arrivés, je
me vois obligée de vous demander de vouloir bien
remettre au porteur les cent francs prix de la
Provinciale à Paris (…) ».
– € 220 –
026 CUREL François de (Metz 1854 – Paris 1928) Littérature
Auteur dramatique, journaliste et voyageur français.
Elu en 1918 à l’Académie française (fauteuil 12), succédant à Paul HERVIEU.
L.A.S – [Paris], 21 février 1920
1p. ½ in-12. (10.5x13cm)
Sur papier à en-tête du 8 rue Alfred de Vigny, son adresse personnelle à Paris.
Au sujet d’éloges ou de critiques qui lui ont été adressées ; il est aussi question des leçons de Nadia
BOULANGER (1887-1979), pianiste et chef d’orchestre.
« Mon cher confrère, votre lettre me touche infiniment. Croyez bien que j’ai
été très sensible à beaucoup de choses trop élogieuses que vous avez écrites
sur moi. Quant aux critiques elles étaient loin d’atteindre celles que je me fais
à moi-même, ainsi qu’en témoignent les mutilations et les fractures que
j’inflige à mes pièces. Vous devriez bien venir, déjeuner ici mercredi prochain à
midi. Ce serait la meilleure façon de causer tranquillement car il n’y aura là que
ma nièce. Vous pensez si l’idée de
recevoir peut-être les leçons de Melle
Nadia Boulanger enflamme sa jeune
imagination ! Cordiale poignée de
main. François de Curel ».
– € 80 –

027 DECOURTRAY Albert Cardinal (Wattignies 1923 – Lyon 1994) Religion
Homme d’Eglise, ancien Cardinal et Archevêque de Lyon.
Elu en 1993 à l’Académie française (fauteuil n°4), succédant à Jean HAMBURGER.
C.V.A.S – 14 mars 1991
1p. in-12 oblong. (15×10.5cm)
Adressée à Jean VUAILLAT, Chanoine lyonnais
décédé en 2009.
Il remercie le Chanoine de l’envoi de son ouvrage.
« Encore merci, cher père Vuaillat, pour le livre
magnifique que vous avez eu la gentillesse de
m’offrir et pour la « célébration » jubilaire de
Laudes* (…) ».
* Laudes : revue de poésie chrétienne qui était dirigée
par le Chanoine VUAILLAT.
– € 40 –
028 DELIBES Léo (Saint Germain du Val – La Flèche 1836 – Paris 1891) Musique
Compositeur français.
Professeur de composition au Conservatoire, on lui doit des opéras bouffes et des opérettes, des opéras
comiques, dont « le roi l’a dit » et « Lakmé » (1883) demeurant le plus célèbre, ainsi que des ballets.
L.A.S – 18 octobre 1879, s.l
2p. in-12. (10x16cm)
Au sujet d’un retard consécutif à un travail sur son Opéra en 3 actes, « Jean de Nivelle » :
« Monsieur et cher collègue, j’ai à m’excuser d’être arrivé en retard vendredi dernier à la séance du comité du
Cercle, où nous présentions ensemble M. Louis Gal. J’avais été retenu à l’opéra-comique par une répétition
importante de mon Jean de Nivelle, et lorsque j’ai pu me rendre au Cercle, j’ai appris que vous veniez de parler
de notre candidat.
Ordinairement, on exige
que les deux parrains
soient présents, mais
comme on m’avait
entendu longuement le
vendredi précédent, on a
jugé que ma présence
était inutile, et lorsque j’ai
voulu parler de nouveau
on m’a fermé la bouche
en me disant que vous
aviez présenté notre
candidat de telle sorte
qu’il n’y avait pas un mot
à ajouter (…) ».
– € 320 –
029 DOISNEAU Robert (Gentilly 1912 – Montrouge 1994) Photographie
Célèbre photographe français, parmi les plus populaires d’après-guerre.
Photographie représentant les acteurs Philippe NOIRET (1930-2006) et Jean-Pierre DARRAS (1927-1999)
Tirage argentique
18,3×22.2cm.
Très légères traces de manipulation.
Cachet humide au dos du photographe, en rouge « Photo ROBERT DOISNEAU – Montrouge », ainsi qu’un
cachet « Le Parisien Archives 14 juin 1953 » + quelques annotations manuscrites.
Cliché vers 1953, où les deux acteurs Philippe NOIRET et Jean-Pierre DARRAS allument leur cigare et leur
cigarette auprès d’une armure « fumeuse ».
– € 380 –

030 DONNET Ferdinand François Auguste, Cardinal Religion
(Bourg-Argental 1795 – Bordeaux 1882)
Homme d’Eglise français.
Il fut promu Archevêque de Bordeaux en 1837, puis cardinal par Pie IX en 1852.
Son épiscopat, qui dura plus de 47 ans, compte parmi les plus longs dans les annales de l’Église de France.
Il fut également sénateur de l’Empire.
L.A.S – Rome, 8 avril 1870
2p. in-8. (13.5×21.5cm)
Sur papier en-tête de l’Archevêché de Bordeaux (mais écrite de Rome)
Adressée au Cardinal [Giacomo] ANTONELLI (1806-1876), Secrétaire d’Etat du Pape PIE IX.
Au sujet de la vente d’une terre à la Bégude, concernant les familles BLACAS et PUYSEGUR. Il demande l’aide
du Cardinal ANTONELLI pour solder cette affaire, qui lui prend beaucoup de son temps lorsqu’il vient à Rome.
« Éminence révérendissime, j’ai causé longuement avec Mad. la comtesse de Blacas (…) de l’indécision
manifestée par M. le Ministre de Barrière (?). Après les promesses réitérées (…) et après la cession de la belle
terre de la Bégude en Provence par M. le Comte de Puységur, terre de trois cent mille fr. quand tout d’abord on
se contentait de cent mille, on ne peut plus reculer, pas même hésiter.
On ne doit pas en vouloir au père de la jeune comtesse d’avoir temporisé, c’est la conduite d’un honnête homme
qui ne voulait s’engager qu’après de mûres réflexions. Aujourd’hui la parole est donnée on ne peut plus ne pas
avancer. Voilà des jours, des mois, des années passées à Rome pour cette unique affaire.
Votre éminence seule peut amener une solution prompte et favorable.
J’ai l’honneur d’être, de votre Éminence révérendissime, en baissant humblement la pourpre sacrée, le très
humble et très obéissant et très dévoué serviteur et ami. Ferdinand Card (?) Archev. de Bordeaux ».
– € 75 –

031 DOUMERGUE Gaston (Aigues-Vives 1863 – Aigues-Vives 1937) Politique
Homme d’Etat français, ancien Président de la République sous la IIIè république, de 1924 à 1931.
Il fut précédemment plusieurs fois ministre, Président du Conseil et du Sénat.
C.A.S – Tournefeuille, 19 avril 1933
2p. in-12 oblong. (14×9.5cm)
Adressée à Monsieur [Gustave] LENOTRE (1855-1935), de son vrai nom Louis GOSSELIN, historien, arrière
petit-neveu du célèbre jardinier du roi, André LE NOTRE.
Ecrite de Tournefeuille, où il se retira après son mandat de Président de la république.
Gaston DOUMERGUE remercie et félicite Gustave LENOTRE de l’envoi de son livre « Les Tuileries [fastes et
maléfices d’un palais disparu] ». Il évoque son passé à Paris au Pavillon de Flore, l’incendie des Tuileries, etc.
« Cher Monsieur Lenôtre, je viens de lire votre livre sur les « Tuileries » que je vous remercie de m’avoir si
aimablement envoyé. Il est fort intéressant. J’ai occupé pendant plus de deux ans ½ le pavillon de Flore, en
qualité de ministre des colonies, mais je n’y habitais pas. J’avais vu les ruines des Tuileries en 1881, quand je
suis venu à Paris pour y faire mes études de Droit. Le petit homme rouge ne devait pas s’être réfugié au pavillon
de Flore qui n’a pas porté malheur, comme les Tuileries, à ceux qui l’ont occupé, depuis l’incendie et la
démolition de ces dernières (…) ».
– € 160 –

032 DOUMIC René (Paris 1860 –1937) Littérature
Journaliste, Homme de lettres, et grand critique littéraire français.
A ce titre, il collabora comme critique littéraire à de nombreux journaux, dont « La Revue des deux mondes »
où il fût nommé Directeur en 1916, défendant une conception rigoureuse et classique de la littérature française.
René DOUMIC était par ailleurs le gendre du poète parnassien José-Maria de HEREDIA.
Elu en 1909 à l’Académie française (fauteuil n°26), succédant à Gaston BOISSIER.
L.A.S – Paris, 11 septembre 1934
2p. in-8. (11.5×17.5cm)
Adressée à Monsieur Charles MAURON (1899-1966), traducteur français d’auteurs anglais.
Sur papier en-tête de la Revue des deux Mondes.
Au sujet de « La vie de Flush », roman de Virginia WOOLF célèbre femme de lettres anglaise (1882-1941), qui
fut traduit par Charles MAURON, destinataire de cette lettre.
« Cher Monsieur, j’ai lu avec grand plaisir la
traduction de La Vie de Flush, que m’a remise
de votre part Louis Gillet*.
Le récit est charmant et la traduction
excellente. Le succès auprès du public de la
Revue est assuré ! (…).
En tous cas, vous pourriez faire paraître le
volume à partir du 1er janvier 1935.
Je vous offre, pour la publication dans la
Revue une somme globale de cinq mille
francs (…) ».
* Louis GILLET (1876-1943), historien d’art et de
la littérature française, fut également élu à
l’Académie française en 1935 (fauteuil 13)
– € 65 –
033 DUMAS Alexandre Père (Villers-Cotterêts 1802 – Dieppe 1870) Photographie
Célèbre écrivain français.
Photographie, format carte de visite.
Tirage albuminé sur carton.
ALOPHE SuccR, ancienne Maison LEGRAY.
8 boulevard des capucines, [Paris].
Circa 1860.
Dimensions : 6.2×10.2cm
– € 110 –

034 DUPIN André dit Dupin Ainé (Varzy 1783 – Paris 1865) Politique
Homme politique, avocat, procureur général auprès de la Cour de Cassation. Ancien député, sénateur, pair de
France, Président de la Chambre des Députés. Il fut, devant la Chambre des pairs, sous la Restauration, le
défenseur de nombreux accusés politiques, notamment du maréchal NEY et de SAVARY.
Dupin, proche du Roi LOUIS-PHILIPPE D’ORLEANS, fut un acteur important de la politique française après la
chute de l’Empire napoléonien.
Elu en 1832 à l’Académie française (fauteuil 35), succédant à Georges
CUVIER
L.S – Paris, 5 juillet 183?
1p. in-8. (14.5x21cm)
Ecrite (cf en-tête) en tant que Procureur Général à la Cour de Cassation
Intéressante lettre où est évoqué le concours ouvert par Casimir
PERIER* sur la réforme du Régime hypothécaire.
« Monsieur, le jury d’examen dans le concours ouvert par Casimir Périer
sur la réforme du régime hypothécaire n’ayant (?) s’occuper de ce travail,
les auteurs des divers mémoires qui nous ont été soumis les réclament. Je
vous prie de bien vouloir remettre à M. Decourdemanche ceux que je vous
ai adressés dans le temps (…) ».
* Casimir PERIER (1777-1832), banquier, homme politique français, ancien
Président du Conseil.
– € 75 –
035 DUVERGIER DE HAURANNE Prosper (Rouen 1798 – Herry 1881) Littérature
Ancien écrivain, journaliste et homme politique français.
Député de Sancerre en 1831, à la Constituante 1848, à la Législative 1850, il collabora au Globe, à la Revue
française et à la Revue des deux mondes. Il s’était lié d’amitié avec STENDHAL et fréquentait Victor HUGO,
François GUIZOT, Adolphe THIERS, etc.
Elu en 1870 à l’Académie française (fauteuil 24), succédant au Duc de BROGLIE.
L.S – Paris, 4 février 1829
1p. in-8. (15×19.5cm)
[Adressée à François RAYNOUARD]*,.
Il remercie son interlocuteur de l’envoi de son ouvrage « Histoire du
Droit Municipal ».
« Monsieur, rien ne pouvait me flatter davantage que l’envoi que vous
me faites de votre histoire du droit Municipal. Je la lirai et je la militerai
avec l’attention due à l’ouvrage d’un homme aussi distingué et aussi
éclairé que vous (…) »
* François RAYNOUARD (1761-1836) fut historien, philologue romaniste et
dramaturge français.
Son ouvrage « Histoire du Droit Municipal en France sous la domination romaine
et sous les trois dynasties » fut publié en 1829, date de cette lettre.
– € 80 –

036 FAGUET Emile (La roche sur Yon 1847 – Paris 1916) Littérature
Ecrivain et critique littéraire français.
Normalien, professeur de poésie française à la Faculté des lettres, collaborateur de la « Revue des Deux
Mondes », il a fait la critique dramatique au « Soleil » et écrit des livres d’enseignement littéraire.
Elu en 1900 à l’Académie française (fauteuil 3), succédant à Victor CHERBULIEZ.
M.A.S – s.l.n.d
3p. ¼ in-4. (17.5×22.5 cm pour les 3 premières pages, 17.5×9.5cm pour la dernière, découpée)
Long manuscrit signé, parfois raturé et modifié, d’un article intitulé « Les morts d’acteurs – Sans doute il est
bien tard pour parler encore d’elle ». Article fort bien senti sur les sentiments qui unissent le public et les
comédiens ou acteurs qui font un peu partie de leur quotidien et de leurs rêves.
Petit extrait :
« Aussi ce n’est point du tout d’elle que je veux vous parler ; mais, à propos d’elle, de cette famille d’émotion,
d’émotion très sincère et très profonde, qu’ont toujours les parisiens au service de leurs artistes qui disparaissent
(…). Il y a acquiescement à un désir du public qu’est de voir travailler l’auteur devant lui comme les ouvriers
d’art dans une exposition, de voir l’auteur travailler devant sa personne, comme fait l’acteur (…) ».
– € 220 –

037 FAGUS (Georges-Eugène FAILLET, dit) (Bruxelles 1872 – Paris 1933) Littérature
Poète symboliste français ; critique littéraire et critique d’art.
En 1901, il écrivit le premier article consacré en France à Picasso.
Il fut ami avec Alfred JARRY, Guillaume APOLLINAIRE ou encore Auguste RODIN.
L.A.S – 21 avril 1927, s.l
3p. in-4. (21x27cm)
Longue lettre adressée à Jean TENANT, Poète et critique littéraire, Forez / Saint Etienne (1885-1986)
Il le remercie de l’avoir sollicité pour une revue, dont il percevra une rémunération. Il évoque Paul CLAUDEL.
« Confrère Jean Tenant, vos Amitiés (aux deux sens) viennent de me parvenir. (…)
Au surplus, j’ai toujours eu une dilection pour les revues des Provinces, et qui se
manifestait voici quelque vingt-deux ans, quand je nourrissais une copieuse
chronique des Revues, à la regrettée Revue de Champagne, de René Aubert. J’estime
que de la prose vous satisferait plus spécialement, car il m’étonnerait que les vers
ne vous débordassent point. L’un d’ailleurs n’empêche pas l’autre. Votre volonté de
rémunérer est excellente à tous points de vue. Jadis, l’Occident était dirigé par des
gens si riches (…). Seulement ils ne versaient pas
un sou à leurs écrivains. Ce devait être la
conséquence d’un voeu, puisqu’ils étaient
catholiques libéraux. Mais cela produisit, d’abord
que des écrivains riches, Viélé-Griffin ou Paul
Claudel précisément parce que riches, rompirent net, déclarant que leur
devoir était de songer aux autres, qui n’osaient pas. Pour ces autres, la simple
nécessité leur faisait songer d’abord à la  » copie » alimentaire. Tellement que
lorsque la guerre lui fournit un prétexte à expirer honnêtement, des numéros
paraissaient avec plus de six mois de retard. (…) ».
– € 130 –
038 FAIZANT Jacques (Larequebrou 1978 – Suresnes 2006) Art
Célèbre dessinateur français, qui fut notamment éditorialiste du
Figaro. Il a produit plus de 50 000 dessins au cours de sa carrière.
Ses dessins, d’un conservatisme politique engagé et assumé, ont
souvent été marqués par son admiration du Général de Gaulle.
C.A.S – [1971], s.l
2p. in-12. (10.3×14.7cm)
Amusante correspondance concernant 2 dessins sur Giscard
[d’Estaing], et la recherche d’un dessin de l’Echo.
« Cher ami, merci pour les dessins. Il en manque 3.
Deux dont on a dû oublier de faire la photocopie avant de les envoyer
à Giscard – celui où Giscard va s’asseoir sur un casque à pointe
(8.7.71) et celui où il grave un coeur sur un arbre (16.7.71).
Si vous ne retrouvez pas les photocopies ce n’est pas encore très
grave, je les demanderai à Giscard.
Mais il manque également le dessin de l’écho (13.7.71) auquel je
tiens tout particulièrement et que je n’ai pas souvenance d’avoir
offert à qui que ce soit (…) ».
– € 60 –

039 FARRERE Claude (Lyon 1876 – Paris 1957) Littérature
Officier de marine et écrivain français. Il s’inspira de son expérience et de ses voyages pour rédiger une oeuvre
très abondante ; il obtint le prix Goncourt en 1905.
Le 6 mai 1932, il s’interposa entre le président Paul DOUMER et son assassin Paul GORGULOV, et fut atteint
par deux balles dans le bras.
Elu en 1935 à l’Académie française (fauteuil 28), succédant à Louis BARTHOU.
C.A.S – Cuirassé d’escadre « Saint-Louis » – 8 février [vers 1934]
2p. in-12 oblong. (14x9cm)
En-tête du Navire « Saint-Louis »*, escadre de la Méditerranée.
Amusante correspondance, où il demande à son interlocuteur
de choisir le titre de son futur ouvrage.
Celui-ci, édité en 1934, sera finalement intitulé « Les mains
flétries ».
« Cher Monsieur et ami, mille fois merci de votre obligeance. (…).
Quant au titre, vous lirez, -si vous en avez le temps – et vous
choisirez vous-même entre les mains usées et les mains flétries, ou
telles mains qu’il vous plaira. Je m’en rapporte à votre jugement ».
* Le Saint-Louis est un cuirassé d’escadre de la classe Charlemagne de la
marine française en service au début du XXè siècle. Lors d’un exercice
avec d’autres bâtiments, il éperonna et coula accidentellement le sousmarin
français le Vendémiaire le 8 juin 1912, tragédie qui coûte la vie aux
24 membres d’équipage du submersible.
– € 90 –
040 FORAIN Jean-Louis (Reims 1852 – Paris 1931) Art
Peintre, illustrateur satirique, graveur français.
Malgré son âge, il put s’engager dans l’armée durant la guerre de 1914-1918. Il participa au développement
de la Section Camouflage avant d’en devenir Inspecteur Général. Ainsi, ses dessins et notamment ceux de
Verdun lui étaient directement inspirés par son vécu.
L.A.S – [Verdun] 3 avril 1916
Cachet « 9è régiment du Génie – Le vaguemestre » (Enveloppe contrecollée sur quelques millimètres sur la
partie supérieure de la lettre)
1p. in-12. (10.5x15cm)
Adressée à son ami Jean BRAGA à Paris 16è.
Témoigne de son activité militaire à Verdun, et demande à son ami de
lui écrire à la Section Camouflage.
« Mon cher Braga, un petit mot de toi me ferait bien plaisir. Bien qu’avec
d’excellents camarades, on s’em…… ! bien.
Nous sommes à travailler à Verdun et autour depuis 15 jours et nous y
sommes pour encore 3 semaines peut-être. Je t’envoie mes bonnes vieilles
amitiés.
Ton vieux Jean-Louis Forain.
Ecris moi = S. Camouflage GAE 234 rue de
Toul – Nancy ».
– € 180 –
041 FORGE Anatole de la (Paris 1820 – Paris 1892) Littérature
Journaliste, publiciste et homme politique républicain français.
Le 4 septembre 1870, lors de la guerre franco-allemande, il devint préfet de
la défense nationale. Préfet de l’Aisne, des basses-Pyrénées, il fut aussi
député de la Seine et Vice-Président de la Chambre.
L.A.S – Paris, 24 juin 1879
1p. in-8. (13.5x21cm)
Sur en-tête du Ministère de l’Intérieur – direction de la Presse
Adressée à Emile DESCHANEL (1819-1904), homme politique français, père
du 11è Président de la République française.
Au sujet d’un discours d’Emile DESCHANEL, véritable « triomphe oratoire »
selon A. de la FORGE, relayé par les journaux républicains.
« Cher Emile, ce n’est pas un succès, mais c’est un triomphe oratoire. Voici
un premier aperçu des journaux républicains. Ils sont unanimes à louer le fond
et la forme de ton discours. Je vous embrasse Trinité aimante, aimée et
éloquente ! ».
– € 60 –
042 FORT Paul (Reims 1872 – Monthléry 1960) Littérature
Poète et dramaturge français, auteur d’une oeuvre poétique abondante.
Il fut soucieux de rendre plus accessible au public le mouvement symboliste.
En 1912, il fut élu « Roi des poètes ».
L.A.S – s.l.n.d
2p. in-8. (13.5x21cm)
Étonnante « double lettre » : Paul Fort répond à une actrice du théâtre de la Gaîté (Ginette Huitti)
directement sur la lettre qu’elle lui a préalablement adressée.
Extrait de la lettre de Ginette Huitti :
« Cher, cher Paul Fort ! Miguel-Ange et sa femme sont venus me voir à la Gaîté
où je joue. Quand puis-je vous voir ?
Voilà si longtemps que je le désire et j’ai tant de choses à vous raconter (…).
Mettez-moi un petit mot à ma nouvelle
adresse 41 boulevard de Clichy. (…)
Je vous embrasse bien affectueusement,
votre Ginette Huitti ».
Extrait de réponse de Paul Fort :
« Comme explose une fleur au printemps, me
revient ce mot si cher Huiti. Ah ! Huiti, vous
êtes à l’origine de tout ce que j’ai à vous dire.
Et comme je vous écouterai.
Nul petit lapin à queue blanche sautillant (…)
n’a été plus heureux que moi en recevant (…)
un mot d’Huitti.
Pourquoi vous dire venez à moi ?
Dites-moi de venir à vous (…) Je vous embrasse bien affectueusement ».
– € 60 –
043 GALLIENI Joseph – Maréchal (Saint Béat 1849 – Versailles 1916) Histoire
Militaire et administrateur colonial français qui exerça une grande partie de son activité dans les opérations
de colonisation menées par la France. Il fut gouverneur général de Madagascar de 1896 à 1905. Nommé
gouverneur militaire de Paris, il contribua à la victoire de la Marne. Il fut enfin nommé Maréchal de France à
titre posthume en 1921.
L.S – Tananarive, 12 mars 1898
2p. in-4. (21x30cm)
Sur en-tête du Gouvernement Général de Madagascar et Dépendances.
Adressée à Monsieur le Garde Général, chef du service des forêts.
Réponse positive apportée à son interlocuteur au sujet de l’exploitation d’une forêt et d’une somme
demandée pour des travaux.
« Mon cher Garde Général, (…) vous
m’avez rendu compte des conditions
défectueuses dans lesquelles le
service des Bâtiments Civils exploite
la forêt d’Antsahambavy.
J’ai l’honneur de vous faire connaître
que j’ai donné des ordres pour que les
prescriptions édictées en vue de la
conservation des surfaces boisées,
soient strictement observées par ce
service (…).
Conformément à votre désir, je tiens
à votre disposition une somme de 300
francs. Je serais heureux que vous me
teniez au courant des résultats que
vous aurez obtenu (…) ».
– € 100 –
044 GODART Justin (Lyon 1871 – Paris 1956) Médecine
Avocat, écrivain et homme politique français : député du Rhône, Sénateur, Ministre à plusieurs reprises et
ancien Maire de Lyon. Il fonda en 1918 La LIGUE CONTRE LE CANCER, dont il fut le Président jusqu’en 1956. Il
est également l’auteur d’une importante bibliographie consacrée en grande partie à sa région d’origine. En
2004, il a été reconnu à titre posthume « Juste parmi les nations » à la tribune du Conseil économique et social.
L.A.S – Paris, 3 janvier 1952
1p. in-8. (14x21cm)
Informe son interlocuteur de son retour de Lisbonne où il présidait une réunion
de lutte contre le cancer. Il a hâte de le retrouver pour une « longue causerie
(…) arrosée de Beaujolais ».
« Mon cher ami, je trouve votre bonne lettre en rentrant du Portugal où j’ai
présidé, à Lisbonne, une réunion internationale de lutte scientifique et sociale
contre le cancer. Vous aviez bien deviné que j’étais en route, comme je pensais
bien que, de votre côté, vous pérégriniez dans des pays éloignés du Gros Caillou.
Je vois que l’un et l’autre pratiquons la bonne hygiène qui est de ne pas cesser de
faire les tarabates – dans les genres sérieux, bien sûr. Oui j’espère bien continuer
la tradition des machons et compte bien que cette fois nous serons coude à coude
pour une longue causerie entrelardée de gognandises et arrosée de beaujolais. Mes voeux les plus affectueux ».
– € 180 –
045 GOUVERNEMENT DE LA DEFENSE NATIONALE – 4 septembre 1870 Photographie
Après la capture et la capitulation de NAPOLEON III à Sedan, le 2 septembre 1870, des troubles se déclenchent
dans Paris. Le 4 septembre, à la suite d’une journée d’émeute dans la capitale, GAMBETTA fait acclamer la
déchéance de l’Empereur dans l’enceinte du Corps législatif, envahie par la foule. L’Empire est renversé. Au
balcon de l’hôtel de ville, accompagné d’autres députés, GAMBETTA proclame la République : un
gouvernement de défense nationale s’installe alors, officiellement pour poursuivre la guerre contre les États
allemands, dont les troupes occupent le nord du pays.
Photographie format 14x10cm (16.5x11cm pour le carton), sur papier albuminé.
Portrait Album Eugène APPERT, Peintre Photographe de S.M la Reine d’Espagne, de S.A.I le Grand-Duc
Constantin, expert près le Tribunal de la Seine.
Photographe du Corps législatif et de la Magistrature.
Liste de personnages figurant sur cette photo (de gauche à droite) :
– Adolphe CREMIEUX
– Général le FLO
– Ernest PICARD
– Vice-Amiral Martin FOURICHON
– Jules FAVRE
– Général TROCHU
– Léon GAMBETTA
– Pierre-Frédéric DORIAN
– Jules SIMON
– Joseph MAGNIN
– € 120 –

046 GREGH Fernand (Paris 1873 – Paris 1960) Littérature
Poète et critique littéraire français.
Ancien Président de la Société des Gens de Lettres.
Ami de Marcel PROUST.
Elu en 1953 à l’Académie française (fauteuil 19), succédant à Charles de CHAMBRUN.
L.A.S – Passy, 28 mai 1912
1p. ½ in-12. (10.5×13.5cm)
Ecrite de son domicile, 25 hameau Boulainvilliers *
Il félicite son interlocuteur, poète [Henry LAGARDETTE], de ses « Impressions Beaujolaises ».
« Elles sont tout à fait jolies, mon cher poète, vos Impressions Beaujolaises, et le couplet de la fin à la violette
est charmant.
Je réponds bien tard à votre aimable lettre : c’est que j’ai été terriblement occupé tout ce mois-ci, mais j’espère
qu’il n’est pas trop tard encore, et je vous envoie avec mes compliments pour ces lignes de poète bien qu’elles
soient finies, l’expression de mes meilleures sympathies. Fernand Gregh ».
* Une des plus jolies chansons de Charles TRENET s’appelle « la Maison du poète » : il évoque la maison de Fernand GREGH,
merveilleusement poétique en effet. Cachée au fond du hameau de Boulainvilliers à Passy, elle était l’ancien pavillon des
Eaux et Forêts de l’Exposition universelle de 1879. Le Lycée Molière en avait fait l’acquisition.
– € 75 –
047 GUITTON Jean (Saint Etienne 1901 – Paris 1999) Littérature
Ecrivain et philosophe catholique, l’un des rares laïcs ayant participé au Concile Vatican II, appelé par le Pape
Jean XXIII. Il fut l’ami intime de Monseigneur MONTINI, futur Pape Paul VI.
Il est l’un des plus grands penseurs catholiques du XXe siècle ; il a également été désigné par BERGSON comme
héritier de sa pensée.
Elu en 1961 à l’Académie française (fauteuil 10), succédant à Léon BERARD.
M.A.S – [1981], s.l
2p. in-2. (21×29.7cm)
Texte écrit et signé par Jean GUITTON, avec quelques corrections, pour le 15è anniversaire de la revue LAUDES,
publié dans le cahier numéro 61 de mars 1981 : cette revue de poésie chrétienne était dirigée à Lyon par le
Chanoine Jean VUAILLAT, décédé en 2009 (3 lignes autographes et signature de sa main en 1è page).
Dans ce texte, Jean Guitton évoque entre autres les noms d’HOPKINS, LE CARDONNEL, VERLAINE, VALERY,
GIDE, POMPIDOU, CHAIGNE…
« J’ai lu plusieurs recueils de prêtres-poètes, comme l’admirable jésuite anglais Hopkins, comme le provençal
Louis le Cardonnel. Et je connais plusieurs vivants, dont je tairai le nom. Il existe un lien secret (que Brémond et,
sans doute, Verlaine et Valéry) ont senti confusément entre l’acte sacerdotal essentiel de consécration et l’acte
poétique (…).
L’oeuvre que poursuit depuis quinze ans l’abbé Jean Vuaillat mérite l’admiration, l’espérance et le soutien.
Chaque poète est pareil à une étoile qui se consume dans la nuit et la solitude. Chaque poète, comme chaque
étoile, est éloigné immensément du poète le plus voisin ; – et il est bon qu’il l’ignore – comme il devrait ignorer
lui-même qu’il est un poète. Pour que ces étoiles disséminées deviennent une constellation, il faut qu’un autre
être les regarde avec amour et les assemble. C’est ce que fait Jean Vuaillat. Il a réuni ses fleurs-étoiles : il en a
fait une « anthologie ». Ce qu’on fait aussi avant lui Gide, Thierry Maulnier, Georges Pompidou, et pour les poètes
catholiques Vallery-Radot, Louis Chaigne. (…). Jean Guitton, de l’académie française ».
– € 320 –

048 HERRIOT Edouard (Troyes 1872 – Saint Genis Laval 1957) Politique
Homme d’Etat français, importante figure de la IIIè République. Ministre à plusieurs reprises, il présida la
Chambre des députés puis l’Assemblée Nationale. Il fut également
Maire de Lyon à deux reprises, et ce pendant presque 50 ans.
Elu en 1946 à l’Académie française (fauteuil 8), succédant à Octave
AUBRY.
C.A.S – Lyon, 12 janvier 1931
1p. in-12 oblong. (15x12cm)
Sur carton (pliure centrale) à en-tête du Cabinet du Maire de Lyon
Remerciements adressés à un curé.
« Monsieur le Curé, ne me remerciez pas : c’est à moi que j’ai fait
plaisir et c’est en notre nom à tous deux que je remercierai le
Ministre pour sa cordiale diligence. J’ai été heureux de vous montrer combien j’avais apprécié votre
dévouement. Je pense être à Lyon samedi matin. S’il vous convenait de venir me voir à 11h ½, je serais ravi de
vous féliciter. Veuillez croire, Monsieur le Curé, à la sincérité de ma joie et de mon respect ».
– € 65 –
049 JAMMES Francis (Tournay 1868 – Hasparren 1938) Littérature
Poète, romancier, dramaturge et critique français.
Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, principales sources de son
inspiration.
Livre avec envoi à Abel DECAUX : « SOURCES ».
In-8, 14.5x19cm
Edition Originale de 1936, numérotée (n°126/500) sur Arches
Volume broché.
Albin Michel Editeur, 66p.
Couverture un peu brunie en bordures et au dos ; coins légèrement
émoussés ; intérieur très frais et propre.
Bel exemplaire.
Envoi autographe signé à Abel Marie DECAUX * :
« à mes amis Abel Marie DECAUX ces sources
qu’ignore leur soeur du Niagara.
Paris octobre Novembre 1937 »
* Abel DECAUX (1869-1943) était un compositeur et
organiste français.
– € 150 –
050 JOUFFROY Théodore (Pontets 1796 – Paris 1842) Littérature
Philosophe et homme politique français, qui développa au début du XIXè siècle la question psychologique au
sein de l’école éclectique française dirigée par Victor COUSIN.
Ancien député du Doubs (Pontarlier).
L.A.S – Paris [1840]
1p ½ in-8. (13x20cm)
Adressée à Monsieur Cavé, chef de la Division des Beaux-arts, Hôtel du quai d’Orsay
Cachets postaux au dos (petite coupure sur la page adresse, sans atteinte au texte).
Au sujet de l’aide qu’il souhaite apporter à un graveur malade, lequel a réalisé des travaux représentant « le
jeune Charles XII ».
« Mon cher Cavé. Un pauvre graveur nommé Mignerat (?) après une longue maladie qui a éteint ses facultés,
et épuisé ses ressources, s’est adressé au ministre pour obtenir des souscriptions à sa dernière gravure
représentant le jeune Charles XII se faisant expliquer le bruit des balles qui sifflent à ses oreilles. Ce Mignerat (?)
a eu du talent et a fait de beaux ouvrages – il a une femme et une fille qui sont réduites ainsi que lui aux dernières
extrémités (…) ces souscriptions seraient une note d’humanité ».
* Citation de François-Marie AROUET, dit VOLTAIRE, relative au contenu de
cette lettre :
« Le roi [Charles XII] demanda au major général Stuart ce que c’était que ce
petit sifflement qu’il entendait à ses oreilles. – C’est le bruit que font les balles
de fusil qu’on vous tire, lui dit le major. – Bon, dit le roi ; ce sera là dorénavant
ma musique ».
Histoires de Charles XII et de l’Empire de Russie.
– € 180 –

051 JULLIEN DE PARIS Marc-Antoine (Paris 1775 – Paris 1848) Histoire
Révolutionnaire, homme de lettres et journaliste français.
Mêlé de très bonne heure à la politique, Il fut un proche de ROBESPIERRE.
Son parcours croisa ensuite à plusieurs reprises celui de l’Empereur NAPOLEON 1er.
Enfin, c’est surtout comme animateur de la « Revue encyclopédique » qu’il aura une influence dans les sphères
intellectuelles de l’époque.
L.A.S – Paris, 8 avril 1836
3p. in-8. (12.5×19.5cm)
Adresse du destinataire (M. Alexandre de V. ? 43 rue du Bac à Paris, « ou à Marly le Roi ») + cachet postal : une
déchirure au niveau de l’ouverture de la lettre, touchant 2 mots de la 3è p. + 1 petite coupure au niveau de la
pliure de la lettre.
Ecrite sur papier en-tête de la Revue Centrale Encyclopédique.
Cachet de la « Collection Jean Lhomer ».
Informe son interlocuteur avoir fait suivre des articles sur son excellent projet d’échange d’ouvrages et
manuscrits entre diverses « Bibliothèques et Collections du monde civilisé ».
« Monsieur, j’ai fait insérer dans l’Estafette et dans le Mémorial
Encyclopédique, et j’ai adressé à d’autres journaux, sans avoir pu
savoir encore s’ils en ont fait usage, des articles sur votre excellent
projet d’échange des ouvrages et manuscrits entre les différentes
Bibliothèques et Collections du monde civilisé, projet que doivent
accueillir et encourager tous les hommes éclairés et ami des lumières
et tous les gouvernements.
Ce bon et utile projet vous assigne naturellement à notre dîner
périodique et encyclopédique de l’union des nations que vous avez
autrefois embellies de votre présence et charmé par votre beau et
admirable talent : notre dîner a lieu (…) au restaurant du gymnase
musical, boulevard Bonne Nouvelle, 26, on y fera un peu de musique.
Vous y trouverez une société choisie et dix nations représentées par un
certain nombre de leurs plus honorables citoyens.
Votre proposition y sera reproduite par
mois, et accueillie avec empressement
par trois ministres étrangers et par des
savants et des littérateurs de différents
pays (…) ».
– € 150 –

052 LAFITTE Pierre (Bordeaux 1872 – Paris 1938) Journalisme
Journaliste et éditeur français.
Il créa aussi, en 1908, la coupe Femina, renommée ensuite « Trophée Pierre Lafitte », une compétition de golf
féminine, suivie en 1910 d’un prix homonyme réservée aux aviatrices.
L.T.S – Paris, 11 avril 1936
1p. in-8. (13.5x21cm)
Sur papier en-tête du FIGARO, rond-point des Champs-Elysées.
Adressée à Jacques MORTANE, de son vrai nom Jacques ROMANET
(anagramme de MORTANE, 1883-1939), journaliste et écrivain français,
spécialiste de l’aviation (il fut confident de GUYNEMER).
Amusante lettre où P. LAFITTE réagit à une critique qui semble lui avoir
été adressée par J. MORTANE
« Mon cher MORTANE, j’ai reçu votre lettre et votre aimable dédicace
m’a fait grand plaisir.
Croyez bien que je n’ai pas attaché une trop grande importance à ce que
vous avez écrit sur moi, car je sais que vous êtes quelquefois un peu
grognon, mais je connais aussi la qualité de votre coeur depuis plus de 30
ans …..
Mes hommages à Madame MORTANE (…) ».
– € 45 –
053 LAPARRA Raoul (Bordeaux 1876 – Boulogne Billancourt 1943) Musique
Compositeur français, qui décéda lors de bombardements sur Boulogne le 4 avril 1943.
Elève notamment de Jules MASSENET, il obtint le Grand Prix de Rome en 1903.
L.A.S – Paris, 26 août 1907
1p. in-8. (13.5x21cm)
Petite fente au niveau de la pliure.
Condoléances exprimées à son interlocuteur suite à un « double et terrible
deuil ».
« Cher Monsieur, j’ai appris l’autre jour le double et terrible deuil qui vous a
frappé.
L’expression de ma vive sympathie vous arrivera donc bien tardivement !
Mais je m’en serais voulu de rester dans le silence bien que les mots soient si
petits, si vides en face de ces grands vides (…) ».
– € 45 –

054 LATOUCHE Henri de (La Châtre 1785 – Chatenay-Malabry 1851) Littérature
De son vrai nom Hyacinthe-Joseph Alexandre Thabaud de Latouche.
Journaliste, poète et écrivain français.
Il eut une liaison avec Marceline DESBORDES-VALMORE.
Ancien Directeur du Figaro.
P.A.S – s.l.n.d
1p. in-8. (13.5x21cm)
Texte manuscrit d’un poème, sans doute resté inédit,
intitulé « A un jeune homme ».
« Quand vous la commencez j’achève la carrière
la vie est devant vous, je la laisse en arrière
l’espoir vous rit chez moi pleure le souvenir
n’approchez point de nous votre aveugle avenir
ne venez pas savoir de la tristesse austère
hélas ! Que tout n’est rien sur l’exil de la terre
ignorer, c’est la vie ; et la réalité
trop tôt vous nourrira de ses aveux amères ;
enfant le pays des chimères
mérité seul d’être habité.
[Oh ! Que l’illusion vous dure ! Elle est la trêve
des maux renaissants icibas ;
il n’est de beau que ce qu’on rêve ,
et de vrai que ce qui n’est pas.
H de Latouche ».
– € 250 –
055 LAURENTIE Pierre-Sébastien (Le Houga 1793 – Paris 1876) Journalisme
Journaliste français, écrivain et penseur anti-libéral. Ancien Directeur du Journal « La Quotidienne ».
L.A.S – [Paris], 1er mars 1844
1p. in-8. (13.5×20.5cm)
Ecrite du 17 rue Garancière.
Adressée à Jules JANIN (1804-1874), écrivain, rue de Vaugirard (adresse
au dos de la lettre, un petit manque et une petite coupure dus à
l’ouverture de cette lettre (le verso est quant à lui en parfait état)
Au sujet d’un article de « La Quotidienne » que lui réclame Jules JANIN,
article désapprouvé par P.S Laurentie.
« Votre lettre, mon Cher Monsieur, vient me retrouver de La Quotidienne
chez moi. Je ne pourrai faire rechercher que demain le n° qui vous intéresse.
J’avais dans le temps désapprouvé cet article que l’on vient rappeler, et qui
fut publié dans une des intermittences très fréquentes où je n’avais point
la direction du journal. Je crois que la liberté des opinions se concilie très
bien avec le respect des personnes. Vous me rendez justice en croyant au
bon souvenir que j’ai gardé de vous, et je vous remercie des sentiments de
confiance que vous m’exprimez. Soyez assuré de la fidélité de mon ancien
attachement ».
On joint un fragment d’une lettre contenant la signature de LAURENTIE et la
mention « rédacteur de la quotidienne »
– € 50 –
056 LE BON Gustave (Nogent le Rotrou 1841 – Marnes la Coquette 1931) Littérature
Médecin, savant anthropologue, psychologue.
Directeur de la Bibliothèque de Philosophie Scientifique.
L.A.S – Paris, 9 décembre 1910
2p. in-12. (10.5×13.5cm)
Sur papier en-tête de la Bibliothèque de Philosophie
Scientifique, 29 rue Vignon à Paris.
A un académicien.
Il remercie son interlocuteur de l’envoi d’un ouvrage.
« Mon cher Académicien, mille grâces pour l’envoi de
ce livre dont j’ai maintenant deux exemplaires car je
l’avais acheté. Vous êtes un philosophe sceptique mais
extrêmement suggestif alors que les gros bouquins
d’histoire sur (… ?) pas du tout. Ils sont de plus
ennuyeux ce que vous n’êtes jamais… (…) ».
– € 90 –
057 LEBRUN Albert (Mercy le Haut 1871 – Paris 1950) Politique
Homme d’Etat français, qui fut Président de la République de 1932, après l’assassinat de Paul DOUMER, à 1940.
Egalement plusieurs fois ministre, puis Président du Conseil.
L.A.S – Paris, 21 octobre 1916.
2p. ½ in-8. (13.5x21cm)
Adressée à un Colonel.
Il demande un traitement de faveur pour un soldat dont plusieurs décès sont survenus autour de lui.
« Mon colonel, je vous serais tout particulièrement reconnaissant de vouloir bien
examiner avec bienveillance la situation d’un soldat de votre régiment M. Charles
Picard, de la 18è Cie. Ce
soldat, qui appartient à
la classe 1898 a eu
quatre garçons, il en a
perdu un.
Il a eu deux frères tués à
l’ennemi (Picard –
Alexandre – soldat au
245è d’Infanterie,
disparu en Belgique le 22
août 1914 et Picard
Emile, soldat au 39è
d’Infanterie, disparu
dans la Marne le 16 février 1915) (…). Malgré ses deuils
qui l’ont successivement frappé, il ne rentre dans aucune des catégories qui, à proprement parler, lui donnent
le droit de demander à être affecté aujourd’hui à un poste moins exposé. Je viens donc faire appel à votre
bienveillance et vous demander (…) s’il ne vous serait pas possible de lui donner une affectation où il pourrait
faire tout son devoir tout en courant moins de danger. (…).
PS : à titre d’indication, je me permets de vous signaler que le soldat Picard exerce le métier de bûcheron,
charpentier ».
– € 160 –

058 LEDRU-ROLLIN Alexandre (Paris 1807 – Fontenay aux Roses 1874) Politique
Avocat et Homme politique français ; Chef du mouvement républicain et
démocratique.
Lors de la Révolution de février 1848, il organisa les 1ères élections au
suffrage universel en tant que Ministre de l’Intérieur du Gouvernement
provisoire.
L.A.S – [Paris], 28 mars 1839
1p. in-8. (13×20.5cm)
Adressée à Monsieur [Laurent-Antoine] PAGNERRE, 14 bis rue de la Seine
(adresse au dos), Libraire et Homme politique (1805-1854).
Ecrite du 4 rue de Tournon à Paris.
Organisation d’un rendez-vous avec M. Pagnerre.
« Mon cher maitre, Pourriez-vous vous trouver au Journal le Droit 40 q. des
orfèvres, demain vendredi à 2 heures précises, pour causer avec les
membres représentant les actionnaires (etc…) ».
– € 90 –
059 LESSEPS Ferdinand de (Versailles 1805 – La Chesnaye 1894) Histoire
Entrepreneur et diplomate français, célèbre pour avoir fait construire le canal de Suez.
Il eut une réputation universelle et fut comblé d’honneurs.
Surnommé « Le Grand français », Il fut également à l’origine du canal de Panama et du scandale qui s’en suivi,
pour lequel il fut condamné.
Elu en 1884 à l’Académie française (fauteuil n°38) succédant à Henri MARTIN.
L.S – Ismaïlia, 23 décembre 1869
1p. in-4. (20.5x27cm)
Quelques usures ou légères coupures au niveau des
pliures ; très bel état global.
Sur papier en-tête de la Compagnie Universelle du Canal
Maritime de Suez.
Adressée à l’un des employés de la Compagnie, M.
NICOULLAUD, commis d’ordre à l’Agence d’Alexandrie.
Du fait de l’achèvement des travaux du canal de Suez, il
adresse une lettre de licenciement et accorde une
gratification.
« Monsieur, par suite de l’achèvement des travaux du
Canal Maritime, la Compagnie est obligée de licencier une
grande partie du personnel de la construction. J’ai le
regret de vous annoncer que vous êtes personnellement
compris dans cette mesure générale de licenciement qui
aura son effet à partir de fin décembre courant. Mais je
suis heureux de pouvoir vous informer en même temps
qu’en considération de vos bons services pendant quatre
années la compagnie vous accorde une gratification de
quatre mille huit cent quatre-vingts francs (…) ».
– € 320 –

060 LE SUEUR Jean-François (Hameau de Drucat 1760 – Paris 1837) Musique
Compositeur français.
En 1804, NAPOLEON BONAPARTE le nomma Maitre de la chapelle des Tuileries.
En 1806, il épousa Mlle Jamart de Courchamps : l’Empereur et l’Impératrice signèrent leur contrat de mariage,
faveur qu’ils n’avaient accordée à aucun artiste.
Il eut pour élèves Charles GOUNOD, mais c’est surtout sur Hector BERLIOZ que LE SUEUR eut une influence
incontestable (puis il fit rentrer ce dernier au conservatoire).
En 1825, il fut chargé d’organiser et de composer la musique pour le sacre de CHARLES X dans la cathédrale de
Reims.
L.A.S – [Paris], 30 janvier 1817
2p. ½ grand in-8. (16.5×21.5cm)
Ecrite en tant que surintendant de la musique du Roi, du 18 rue Sainte Anne à Paris
Adressée à Monsieur l’abbé FEUTRIER, Secrétaire général de la grande aumônerie, rue St Honoré vis-à-vis le
marché des Jacobins n°331.
2 petits manques de papier à l’emplacement du cachet de cire, sans atteinte au texte. Très bel état.
Il lui recommande vivement M. Bertin pour devenir Maitre de la Chapelle du Chapitre Royal de Saint Denis :
celui-ci a été son élève et son talent et ses qualités correspondent à ce poste.
« Monsieur, Permettez-moi de vous
entretenir un instant. Sur un objet qui
peut interreffer le chapitre Royal de St
Denis. Il est poffible qu’on y penfe à
avoir une maîtrife d’enfants de choeur
pour le fervice des offices. Ces
institutions religieuses, dans les
chapitres de France, ont toujours été
considérées comme très utiles, non
seulement pour le Service divin, mais
encore pour élever dans les bonnes
moeurs et la Religion des jeunes gens
qui, après cette première éduction
soignée, étoient aptes ou à entrer dans
l’état ecclésiastique, ou à devenir des
hommes honnêtes pour d’autres états :
ce qui offroit une double utilité
publique.
Le choix du maître de chapelle qui
élevait ces enfants, étoit très sévère : il
falloit qu’à une instruction générale et
qu’à un talent distingué comme
compositeur de chants religieux, il
joignit tout ce qu’il faut pour former la
jeuneffe à la vertu.
Mr. Lefebvre (organiste à St Rock) qui a
l’honneur d’être connu de vous, a du
vous remettre une note sur Mr. Bertin
qui a été fort longtemps maître de chapelle dans plusieurs chapitres, entre autres à la cathédrale d’Evreux et
celle de Poitiers : il a occupé ces places avec beaucoup de distinction, et je confirme dans tous ces points, la note
de Mr. Lefebvre. Il serait impoffible de choisir mieux, et, peut-être, auffi bien que Mr. Bertin, célibataire qui peut
avoir environ cinquante ans, et dont la carrière dans l’églife a été un exemple constant de Religion et de bonnes
moeurs pour les élèves qu’il a éduqués dans les différentes cathédrales : les uns sont devenus d’excellents
ecclésiastiques ; d’autres sont aujourd’hui des musiciens à talents qui honorent leur état par leur conduite et
qui, dans leur intérieur, sont de bons pères, de bons époux et de bons parents.

Dans sa jeuneffe Mr Bertin, quoiqu’un peu plus agé que moi, a fait ses études dans des écoles que je dirigeois :
et comme il montrait beaucoup d’aptitude pour la compofition dans la musique Sacrée, et qu’il en sentoit
parfaitement la gravité et le grand caractère qui appartient à ce genre, je lui ai fait fuivre mes leçons et l’ai
enfeigné particulièrement pendant plusieurs années ».
S’en suit alors une page complète d’éloges et de recommandations diverses, afin de convaincre un peu plus
l’Abbé Feutrier de bien « faire valoir auprès du chapitre les qualités qui militent en faveur de Mr Bertin ».
Il signe ainsi :
« Votre très humble et très obiffant Serviteur, le Chev. Le Sueur, surintendant de la Mque du Roi, membre de
l’Institut ».
– € 780 –
061 LEVY Michel (Strasbourg 1809 – Paris 1862) Médecine
Médecin-général français. Il fut le médecin consultant de NAPOLEON III et responsable des services de Santé
Militaires sous le Second Empire (période pendant laquelle il fut le seul Général Israélite).
Ancien Directeur de l’École impériale d’application de la médecine et de la pharmacie militaires au Val-de-
Grâce. Il fût aussi Président de l’Académie nationale de médecine.
NAPOLEON III lui accorda une faveur en laissant à sa descendance le patronyme de Michel-Lévy.
L.A.S – Paris, 5 mars 1860
2p. ½ in-8. (13.5x21cm)
Lettre de condoléance adressée à Mme VAUCHELLE, dont le mari*, ancien Maire de VERSAILLES, a été « le
premier protecteur de [sa] jeunesse ». Michel LEVY évoque aussi une maladie qui menace sa vie personnelle.
« Madame, je vous dois, à plus d’un titre, le tribut de mes consolations, et j’en ai besoin moi-même. Le 1er janvier
(…) je guettais un instant de loisir pour aller vous porter, ainsi qu’à Monsieur Vauchelle*, l’hommage accoutumé
de mes voeux, hélas ! et il devait disparaître d’ici bas, avant que
d’accablants devoirs et des obligations sans cesse répétées me permissent
de le faire. Ce n’est pas tout : j’ai ignoré la maladie de mon noble ami et
patron, et quand l’avis foudroyant des funérailles est tombé sur moi, j’étais
depuis plusieurs jours sous le poids d’une maladie qui menace ma vie et
me condamne à des soins sédentaires… Ai-je besoin de vous dire, Madame,
la part que ma femme et moi, nous prenons à votre deuil qui est nôtre, à
vos regrets que nous partageons dans une nuance presque filiale ? M.
Vauchelle a été le premier protecteur de ma jeunesse, le régulateur de mes
plus orageuses années, le conseiller sympathique de toute ma vie. Sans
doute il nous est enlevé dans un âge qui ôte à la mort toute surprise ; mais
sa puissante organisation n’était rien moins qu’épuisée, sa vaillante
intelligence n’avait rien perdu de son activité. (…) ».
* André Jean VAUCHELLE, né en 1779, décédé le 28 février 1860, ancien Maire de
Versailles (1849-1852). Il fut également intendant militaire, Professeur
d’administration militaire à l’école d’Etat-Major, Conseiller d’Etat, Directeur des
affaires de l’Algérie au ministère de la guerre.
En 1861, il est publié « un cours d’administration militaire » sous sa signature.
– € 180 –

062 LOUIS XVI (Versailles 1754 – Paris 1793) Histoire
Roi de France et de Navarre de 1774 à 1791, puis Roi de français de 1791 à 1792.
Il succéda à son grand-père, Louis XV, en 1774. Il est le frère aîné des futurs rois Louis XVIII et Charles X.
Inculpé pour trahison sur l’accusation de ne pas avoir respecté son rôle constitutionnel, d’avoir manoeuvré
secrètement contre la Révolution et d’avoir tenté de fuir la France en juin 1791, il fut jugé coupable par la
Convention nationale, puis condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution à
Paris, quelques mois avant sa femme, Marie-Antoinette.
Brevet manuscrit, et en partie imprimé – 1er Janvier 1785
1p. in folio oblong – Grand parchemin (42.5×26.8cm).
En-tête « Maison du Roi »
Signature « Louis », probablement secrétaire.
Contresignature du Baron [Louis Auguste Le Tonnelier] de BRETEUIL (1730-1807), diplomate et homme
politique français.
Très beau brevet d’une pension de 547 livres, « en faveur de Noël-Etienne FERRIER, né le neuf janvier 1733,
baptisé le lendemain, paroifse de Romilly sur Seine Diocèse de Troyes, laquelle pension lui a été accordée
par le Trésor Royal, à votre de retraite en qualité de frotteur du château de St Hubert*, par décision de ce
jour per janvier 1785 »
« Aujourd’hui Premier janvier Mil sept cent quatre-vingt-cinq, Le Roi, étant à Versailles, Sa Majesté, voulant
récompenser les services de Noël-Etienne FERRIER (…). Elle lui a accordé et fait don de la somme de cinq cents
quarante-sept livres de pension annuelle sur son Trésor Royal, sans retenue (…). Pour assurance de sa volonté,
Sa Majesté a signé de sa main, et fait contresigner par moi son Conseiller Secrétaire d’Etat ».
* Le château royal de Saint-Hubert se situe au Perray-en-Yvelines. Accordée sur le Trésor Royal, cette pension était gérée
par les services du Baron de Breteuil, Conseiller Secrétaire d’Etat et surtout Contrôleur Général des Finances.
– € 290 –

063 LYAUTEY Louis Hubert, Maréchal (Nancy 1854 – Thorey 1934) Histoire
Militaire français, officier pendant les guerres coloniales, premier résident général du protectorat français au
Maroc en 1912, ministre de la Guerre lors de la Première Guerre mondiale, puis maréchal de France en 1921.
Elu en 1921 à l’Académie française (fauteuil n°14), succédant à Henry HOUSSAYE.
L.A.S – 22 juillet 1911
3p. ¼ in-8. (13.5x21cm)
Sur papier en-tête « Le Général Lyautey – Résidence Générale – Fez »
Adressée à [Charles LUTAUD], Gouverneur Général [d’Algérie].
Lyautey remercie son interlocuteur de ce que lui apporte l’Algérie, et
revient sur les évènements tragiques du 17 avril 1911 à Fez.
« Monsieur le
gouverneur
général, je ne
veux pas vous
envoyer cette
lettre
officielle sans
vous adresser
mon salut de
« voisinage ».
Vous
remercier de
tout ce que
me donne l’Algérie (…).
Que n’avons-nous deux Algéries où puiser, puisqu’elle
est le seul réservoir qui nous donne ce qu’il nous faut ici dès lors que l’armée chérifienne, s’étant effondrée, a
brusquement arrêté mes possibilités de mouvement local ».
Il évoque ensuite le soulèvement du 17 avril 1911 à Fez, où le sultan Moulay
Hafid fut encerclé et qu’une colonie française, avec des renforts venus
d’Algérie, réussit à dégager.
– € 250 –
064 MALOT Hector (La Bouille 1830 – Fontenay sous Bois 1907) Littérature
Ecrivain, romancier, journaliste français.
Il fut notamment l’ami de Jules VALLES.
B.A.S – 23 septembre [vers 1875], s.l
1p. in-12. (11×13.5cm)
Il est notamment question de deux de ses romans, publiés en 1875 par
l’éditeur Edouard DENTU (1830-1884)
« Cher Monsieur, voici le bon que vous désirez. Vous n’avez qu’à le présenter
chez Dentu.
Vous remarquerez que « La fille de la comédienne » ne forme qu’un seul
roman avec « l’Héritage d’Arthur » (…) ».
– € 60 –

065 MANUFACTURE ROYALE DES CUIRS DE RUSSIE Histoire
Ancienne société qui était établie à Saint-Germain en Laye.
Construite en 1727 le long du Ru de Buzot, la Manufacture Royale des cuirs de Russie constituait un magnifique
ensemble en pierre de taille à la toiture en long-pans. Elle servit de tannerie jusqu’en 1829 avant d’être utilisée
comme imprimerie à étoffes, fonderie de caractères d’imprimerie, filature de coton, archives. Elle fut
finalement transformée en habitation à la fin du XXè siècle.
P.A.S – Saint Germain en Laye, 20 septembre 1784
1p. in-4. oblong (23.7x18cm)
Document en partie imprimé, complété à la main et signé par le Directeur de la Manufacture, M. PERIER.
Belle lettre de voiture, relative à l’envoi de
quinze cuirs à M. PILAT, administrateur de
l’Hôpital de la charité et aumône Générale de
Lyon.
« Monsieur, je vous envoye, fous la conduite de
Mle Ve Godard, Voiturier, demeurant au petit
Montreuil qui partira cejourd’hui, la quantité de
Quinze cuirs forts marqués comme en marge et
(?) Ensemble sept cent quatre vingt douze livres.
Les ayant reçus bien conditionnées, vous lui
paierez fa Voiture à raifon de Sept livres Dix fous
du cent pefant pour toutes chofes, & pour vous
être rendus en vingt jours, fous peine d’un tiers
de Voiture de perte ».
– € 75 –
066 MICHELET Jules (Paris 1798 – Hyères 1874) Histoire
Historien français.
Il a joué un rôle important dans la popularisation de Jeanne d’Arc.
L.A.S – Caen, 31 juillet 1845 (d’après cachet postal).
1p. in-8. (13.5×20.5cm)
Adressée à Monsieur TILLARD, avocat à Bayeux
Cachet de la collection SSP
Il lui annonce qu’il se rend à Cherbourg et qu’il va passer à Bayeux où il
couchera peut-être.
« Mon cher Monsieur, je vais à Cherbourg, et passerai demain soir 31 juillet
quelques heures à Bayeux (où peut-être je
coucherai).
Je ne verrai que vous, si vous y êtes. Ne parlez
à personne de mon voyage à Bayeux, cela
m’épargnera des visites (…).
Ne me sacrifiez pas les courses, je vous prie, si
votre intention était d’y aller ».
– € 120 –

067 MONTALEMBERT Charles Forbes René, comte de Histoire
(Londres 1810 – Paris 1870)
Publiciste, historien, philosophe, homme politique français.
Pair de France en 1831, il ne put siéger, à cause de son âge, qu’en 1835.
Il fut un admirable orateur parlementaire royaliste et catholique, principalement connu comme théoricien du
catholicisme libéral. Partisan de la monarchie constitutionnelle et du libéralisme politique, défendant la liberté
de la presse et la liberté d’association, il est aussi l’un des auteurs de la loi Falloux.
Elu en 1851 à l’Académie française (fauteuil n°21), succédant à François-Xavier-Joseph DROZ.
L.A.S – Villersexel, 5 mai 1841
4p. in-8. (13.5x21cm)
[à M. Jean-Joseph-François POUJOULAT (1808-1880), historien, journaliste et homme politique français,
ancien rédacteur en chef de « La Quotidienne », journal cité dans cette lettre].
Longue et passionnante lettre où le Comte de Montalembert exprime son point de vue sur la presse
catholique belge, la société de l’époque, et l’opportunité de créer un nouveau journal à Bruxelles. Il est aussi
question du Roi Guillaume, de l’évêque de Liège et de son beau-père le Comte de Mérode.
« Monsieur, je suis heureux d’être à même de répondre
d’une manière positive et détaillée à la question que vous
me faites l’honneur de m’adresser par votre lettre du 29
avril. Plusieurs tentatives ont déjà été faites dans le genre de
celle qui vous est suggérée pour l’établissement d’un journal
catholique à Bruxelles. Lors de la chute de l’Avenir en 1831,
M. l’abbé Gerbet et M. Waille, tous deux rédacteurs de ce
journal, écrivent pouvoir profiter du zèle des catholiques
belges pour aller fonder à Bruxelles un organe religieux. Les
circonstances s’y prêtaient sous plus d’un rapport (…).
Pendant deux ou trois ans la Belgique n’eut d’autres
journaux catholiques que le Journal des Flandres, à Gand
(…). Puis un petit recueil hebdomadaire ou mensuel, le
Journal historique de Liège, très estimable. Bruxelles, la
capitale (…), n’avait pas un seul organe religieux et chose
étonnante, personne ne semblait s’en plaindre.
Il faut savoir du reste que le catholicisme solide, traditionnel,
et profondément enraciné des Belges ne s’accommode
guère avec les allures vives et souvent irrégulières de la
presse ; qu’en général ils lisent peu et écrivent encore moins ;
enfin que très imprégnés d’un esprit local et provincial qui
fait la seule force de leur nationalité ils ont de la peine à
s’intéresser aux choses, même catholiques, qui se passent en
dehors de la Belgique.
Toutes ces considérations peuvent expliquer ce phénomène
si bizarre à nos yeux d’un pays dirigé au fond par des hommes et des idées catholiques, et qui n’éprouve pas le
besoin d’un grand journal pour servir d’organe à ces idées et à ces hommes. Cependant, l’année dernière
l’épiscopat a cru reconnaître cette nécessité, et le Courrier de la Meuse a été transféré à Bruxelles sous le titre
de Journal de Bruxelles : on me dit qu’il va très bien, ce qui veut dire qu’il répond aux besoins de l’opinion
catholique du pays. Ces besoins, je dois vous le répéter, ne sont pas très étendus, et c’est ce qui me fait craindre
que la pensée d’un foyer de propagation catholique par la presse ayant pour cercle le monde entier, ne
trouverait pas à Bruxelles l’appui de cet enthousiasme auquel il aurait droit et que vous semblez attendre. Quant
à n’afficher aucune couleur politique, cela serait absolument impossible en Belgique : on conçoit fort bien ce
rôle-là pour les catholiques en France où ils sont depuis la Ligue hors des affaires : mais en Belgique le
catholicisme est à l’état de grand parti politique : il est attaqué chaque jour avec virulence comme influence
politique, et il se défend par tous les moyens légitimes.
Puisque je viens de toucher à la politique, et que vous avez bien voulu me demander une franchise entière, je ne
veux pas vous dissimuler, Monsieur, que les catholiques belges ont en outre un éloignement qui peut paraître
motivé pour l’opinion à laquelle vous appartenez. Ils n’ont pas oublié le dédain avec lequel les royalistes français
les ont traités pendant leur longue et
pénible lutte avec le roi Guillaume
durant la révolution de 1830 – et depuis
leurs affranchissements ils ont été
indignés de la manière dont la presse
légitimiste les a insultés et sacrifiés en
toute occasion à ce roi légitime qui avait
fait mettre au carcan l’évêque de Gand
entre deux malfaiteurs. Je me souviens
même de l’effet (?) en Belgique, pendant
la crise des 29 articles en 1838 et 39, par
les invectives que La Quotidienne
empruntait journellement, contre les
patriotes et les catholiques belges, au
Lynx et au Messager de Gand, feuilles
qui se distinguaient moins encore par
leur fidélité au roi Guillaume que par le
voltairianisme le plus grossier et les
calomnies les plus cyniques contre le clergé. Voilà Monsieur, ce que j’ai dû vous dire pour répondre à la confiance
que vous m’avez fait l’humeur de me témoigner. Le peu de goût des catholiques belges pour la presse en général,
et votre qualité de rédacteur de la Quotidienne, me paraissent deux obstacles sérieux au projet généreux que
vous méditez.
Mais je suis bien loin de les croire insurmontables. S’il m’était permis de vous donner un conseil, ce serait de
vous rendre de suite à Bruxelles. Ce voyage est si court et si facile qu’il ne doit pas vous coûter. Là vous vous
adresseriez à mon beau-père, le Cte Félix de Mérode, plus Français que Belge, et à ce titre très disposé à
comprendre la nécessité et l’importance de l’action de la
presse : je ne crois pas qu’il y ait en Belgique un catholique plus
zélé et plus influent que lui (…).
Il vous mettrait en rapport, encore mieux que je ne pourrais le
faire moi-même, avec Mgr l’évêque de Liège, qui est l’âme de
l’épiscopat belge, et l’un des prélats les plus intelligents et les
plus entreprenants qu’il soit possible de rencontrer. Ces deux
hommes méritent toute votre confiance et ils vous diront avec
certitude ce qui sera possible ou non.
Je ne terminerai pas, Monsieur, sans vous exprimer la vive
satisfaction que j’éprouve de ce commencement de relation
avec un homme dont j’estime depuis longtemps le talent et le
courage religieux : permettez-moi d’espérer que nous n’en
resterons pas là, et veuillez croire à tous mes sentiments les
plus distingués ».
– € 300 –
068 NADAR (atelier) – Sarah BERHARDT & Mélanie LAURENT Photographie
Théâtre de Nadar.
2 photographies stéréoscopiques sur carton.
[ca 1884].
17.6×8.8cm.
Eclairées, les photos deviennent colorées.
A signaler deux petits trous de la taille d’une épingle dans la photo de droite.
Bel assemblage représentant les comédiennes Sarah BERNHARDT et Marie LAURENT, lors d’une
représentation de « THEODORA », pièce de Victorien SARDOU (académicien – voir lot n° 79) qui fut jouée au
théâtre de la Porte Saint Martin à Paris en 1884.
– € 60 –
069 NAPOLEON III (Paris 1808 – Chislehurst 1873) Histoire
Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte puis Napoléon III.
Premier Président de la République française, élu le 10 décembre 1848 au suffrage universel masculin.
Puis il sera proclamé Empereur des français en 1852, sous le nom de Napoléon III.
L.A. – Apostille et signature autographe de l’Empereur. [Paris], 18
juillet 1865
2p. in-folio. (20.5×30.5cm) : texte incomplet, la page suivante est
manquante, mais l’objet de la lettre reste néanmoins très clair.
Lettre écrite et adressée à « Sa Majesté L’empereur des Français »,
sur laquelle Napoléon III annotera les mots suivants : « Proposer
pour la grâce s’il n’y a pas de fortes raisons contre. Napoléon ».
Cachet du Cabinet du Ministère de la Justice et des Cultes, 19 juillet
1865.
Demande de grâce concernant un prisonnier retenu à la Prison
des Madelonnettes, qui fut donc acceptée par l’Empereur (cf
apostille).
« Sire, la nommée Victoire Gilles, femme de Victor François Lestard,
détenu depuis le 7 juillet 1864, à la prison des Madelonnettes, à
l’honneur de s’adresser à votre auguste majesté à l’occasion de
votre fête célébrée avec tant de joie et d’enthousiasme dans tout
l’empire français avec justice et orgueil, la grâce entière de son mari
qui a encore prêt de 21 mois et quelques jours à faire.
Sire, vous avez reçu avec toute la bonté qui vous caractérise, sa pétition
qu’elle-même vous a remise aux Champs-Élysées, avec la joie qui
inondait son coeur d’avoir pu arriver à votre auguste et sacrée majesté
avec toute l’espérance qu’elle y attachait. C’était le courant du mois
d’avril, en votre propre voiture (…).
Aussi votre auguste majesté en revenant après sa bienfaisante et
glorieuse journée de quarante jours sur la terre d’Afrique, où elle a été
tant acclamée à juste titre, où sa présence à plus pacifié ce pays que
tous nos bataillons, le neveu de la suppliante a franchi les obstacles, a
remis, le 10 juin, sur les
genoux de sa majesté
Madame l’impératrice
une nouvelle demande
en grâce. Ces deux
demandes ont été
accueillies avec toute la
bonté de vos augustes
majestés (…) ».
– € 550 –
070 NEUFCHATEAU Comte François de (Saffais 1750 – Paris 1828) Science
Ecrivain, homme politique et agronome français.
Ancien député des Vosges, Ministre de l’Intérieur, Sénateur, puis Président du Sénat (en cette qualité, c’est lui
qui harangua NAPOLEON 1er lors de son sacre).
Il contribua à la fondation des archives et des bibliothèques départementales, et inaugura le Musée de Louvre.
Membre fondateur de la Société d’Agriculture, dont il devint le Président en 1808, jusqu’à sa mort.
L.A.S – Paris, 5 septembre 1818
3p. in-4. (19.5.5x25cm)
Adressée à M. [Claude-Antoine] DEGOUVENAIN,
membre de l’Académie de Dijon et ancien avocat
(1751-1834).
Sur papier en-tête de la Société Royale et Centrale
d’Agriculture, avec fleuron emblématique gravé.
Deux très légères petites fentes consécutives à la
pliure du document.
Importante et très intéressante lettre : il écrit à M.
DEGOUVENAIN qui consacra sa vie à étudier la
fermentation et réussit à fabriquer des vinaigres
supérieurs à tout ce qui se faisait à l’époque.
NEUFCHATEAU, intrigué et voyant tout l’intérêt
économique, essaye dans ce courrier de lui
arracher quelques renseignements d’ordre
scientifique.
« Monsieur et cher confrère, je viens de recevoir le
détail de la dernière séance publique de notre
académie de Dijon, et j’y trouve mentionnée sous
votre nom, et à la date du 18 février dernier, une
découverte relative à la fabrication du vinaigre, par
un procédé facile et à la portée de tout le monde. Ce procédé n’est pas expliqué. C’est votre secret ; et l’on ne
dit pas comment et à quelles conditions vous comptez la rendre utile à la société. Je m’intéresse vivement à cet
objet, sous plusieurs rapports, et je m’en suis occupé surtout relativement à la liaison qu’il peut avoir avec les
progrès de l’agriculture. Ceci peut sembler d’abord un peu extraordinaire ; cependant j’ai pensé que vous me
permettriez d’entrer dans quelques détails, et que vous ne refuseriez pas de m’éclairer sans compromettre votre
secret, sur l’objet de mes recherches. Cet objet peut être fort étranger à votre découverte, si vous n’avez entendu
parler que de l’art de convertir du vin de raisin en vinaigre. Ce n’est pas de ce côté que ce sont dirigées mes
perquisitions. Je dois vous dire d’abord naturellement ce qui les a fait naître. Ce détail sera peut-être un peu
long ; mais j’espère que l’amour du bien public et l’intérêt de la science vous détermineront à l’excuser.
L’art d’engraisser les animaux n’a pas encore exercé notre chymie française. Les substances acides favorisent
la graisse. Un de mes compatriotes, fixé en Allemagne depuis 30 ans, M. le Baron de Villier, est parti de cette
donnée, pour faire fermenter les substances végétales qu’il donne aux bestiaux. Il compose, par ce moyen, une
espèce de soupe aux boeufs, si nourrissante qu’un boeuf s’en engraisse parfaitement dans quarante à cinquante
jours. Mais cette nourriture singulière n’est elle-même que le résidu des substances, dont il tire d’abord un
excellent vinaigre blanc, comparable au meilleur vinaigre d’Orléans (…).
Après avoir acquis la
certitude des résultats
étonnants de la méthode
de M. le Baron de Villier,
j’ai fait tout ce que j’ai pu
pour faire jouir notre
agriculture du fruit de ses
expériences, mais notre
gouvernement n’a pas
voulu mettre un prix à sa
découverte, et nous
sommes réduits sur ce
point à des regrets et à de
vaines conjectures..
Cependant, nous pourrions
essayer. Le système de M.
le Baron de Villier n’employe ni pâturages particuliers, ni résidus de brûlerie (…). Il ne distille point les pommes
de terre ou les autres farineux qu’il employe. C’est la fermentation acide qui est à ce qu’il paraît, la base de sa
méthode. On sait, par exemple, combien le seigle passe facilement à la fermentation acide. (…).
C’est là-dessus, Monsieur et cher confrère, que j’appelle votre attention. Vous jugerez aisément si les procédés
que vous avez découverts sont, ou non, susceptibles d’une application quelconque au point de vue particulier
sous lequel l’intérêt de l’agriculture me ferait envisager la fabrication du vinaigre. Si elle pouvait, en effet, se
lier avec l’engrais des bestiaux, elle serait bien plus digne d’encouragement que ne l’est, par exemple, la
distillation des eaux-de-vie de pommes de terre. La France a de si bonne eaux-de de vie de vin, qu’elle n’a aucun
besoin de recourir au (?) des grains, comme dans le nord. Il en est autrement de la multiplication des vinaigres
de bonne qualité, qui manquent aux arts et à la consommation journalière.
Ce serait donc un grand service à rendre à la culture et au commerce, que de savoir comment on peut réaliser
le moyen dont se sert M. le baron de Villier. Ce moyen existe, le fait est constant, les résultats en sont miraculeux.
Si quelqu’un peut trouver le mot de cette énigme si intéressante pour les cultivateurs, c’est vous sans doute,
Monsieur et cher confrère, qui avez si bien étudié et si singulièrement perfectionné l’art de faire de l’excellent
vinaigre.
Vous voyez avec quelle confiance je m’adresse à vous, je me flatte que vous voudrez bien y répondre par la vôtre
et me faire part de vos directions et de vos vues, pour arriver plus sûrement au but que je me propose
d’atteindre. Je vous en serai très obligé et je m’applaudirai
d’avoir saisi cette occasion de vous assurer de ma profonde
estime et de ma véritable confraternité.
Le Comte François de Neufchâteau ».
– € 680 –
071 POINCARE Henriette (Passy 1858 – Paris 1943) née BENUCCI Politique
Epouse de Raymond POINCARE, 10è Président de la République française.
Durant le premier conflit mondial, elle s’occupa de plusieurs oeuvres caritatives de soutien au moral des troupes
et des familles de mobilisés, en établissant notamment au Palais de l’Élysée des ateliers chargés de préparer
des colis à destination des soldats sur le front.
C.A.S – [Paris], Palais de l’Elysée, 22 décembre 1918
2p. in-12 oblong. (14x9cm)
Adressée à Gabriel HANOTAUX, diplomate, historien et homme politique français (Beaurevoir 1853 – Paris 1944)
Elle répond, en qualité de première Dame de France, à M. Hanotaux qui lui a demandé une collection de
discours de son mari, Président de la République.
« Cher Monsieur, puisque vous avez hâte de recevoir la collection des petits discours, les voici. Il en manque un :
celui en l’honneur des Membres du Barreau morts pour la Patrie. L’édition est épuisée, mais je compte en
recevoir d’autres prochainement et je les attendais justement pour que vous ayez les dix qui ont paru. Je vous
en réserverai un (…). Amitiés à Madame Hanotaux ».
– € 75 –
072 POINCARE Raymond (Bar-le-Duc 1860 – Paris 1934) Politique
Homme d’Etat français, l’une des plus grandes figures de la IIIè
république. Après avoir été député et sénateur de la Meuse, ministre
à plusieurs reprises, il devint Président du Conseil, puis le 10è Président
de la République française (1913-1920).
Il eut également un rôle central lors de la première guerre mondiale.
L.A.S – [Paris], juin [1903]
1p. in-8. (11×17.5cm)
Ecrite sur papier en-tête de son domicile parisien, 32 rue des
Mathurins.
Adressée à Gabriel HANOTAUX, diplomate, historien et homme
politique français (Beaurevoir 1853 – Paris 1944)
Il propose à son « ami » de venir le rencontrer à Bar [le Duc].
« Mon cher ami, voulez-vous venir à Bar le dimanche 26 avril ?
Ce sera toujours trop tard pour l’impatience de mes compatriotes,
mais je comprends votre embarras.
J’espère bien, du moins, que je vous verrai un peu d’ici là ».
– € 75 –

073 PONSARD François (Vienne 1814 – Paris 1867) Littérature
Poète et auteur dramatique français.
Le talent de RACHEL, la plus grande actrice de son temps, le servit
beaucoup.
Elu en 1855 à l’Académie française en 1855 (fauteuil 9), succédant à
Louis-Pierre BAOUR-LORMIAN.
L.A.S – s.l.n.d [mais avant juin 1851, cf précision ci-dessous relative à
l’incendie de San Francisco].
1p. in-8. (13.5x21cm)
Adressée à « Mon cher Jules »
Au dos de cette lettre, il est noté au crayon de bois la précision
suivante : « trouvé dans les décombres de San Francisco, jour du
second incendie, le 22 juin 1851 ». Bien que comportant 2 petites
coupures qui n’altèrent pas le texte, cette lettre est en bon état de
conservation.
Au sujet d’une pièce réalisée pour le Théâtre Français, lequel ne
donne pas de places lorsque RACHEL* joue
« Je suis resté pour faire cette petite pièce qui m’était demandée par
le Théâtre français – mais je vais repartir dans 5 ou 6 jours. J’espère
que nous nous verrons auparavant (…..). Quand Rachel* joue, il est
d’usage que le théâtre ne donne pas de billets ».
*Rachel : Elisabeth Rachel Félix, plus connue sous son seul
prénom Rachel ou comme Mademoiselle Rachel (1821-1858). Actrice de
théâtre, grande tragédienne, qui fut un idéal pour Sarah BERNHARDT.
– € 90 –
074 POULBOT Francisque (Saint-Denis 1879 – Paris 1946) Art
Dessinateur, affichiste et illustrateur français.
Il a réalisé et signé de nombreuses affiches et cartes postales
patriotiques durant la seconde guerre mondiale, ce qui lui aura valu
d’être assigné à résidence pendant l’occupation allemande.
L.A.S – 11 mars 1914, s.l
1p. in-8. (13.5x18cm)
Il demande à son interlocuteur de venir le voir à son atelier [à
Montmartre].
Cette lettre fût écrite juste après son mariage, en février, avec Léona
Ondernard, avant de partir pour le Front.
« Cher Monsieur, mais oui, si cela ne vous ennuie pas de venir à l’atelier
fixez vous-même le rendez-vous je vous attendrai.
Nous parlerons des gosses et je pourrai vous remercier de m’avoir
adressé les vôtres. Je suis tellement paresseux pour écrire ! ».
– € 150 –

075 [RACINE Jean] (Ferté Milon 1639 – Paris 1699) Histoire
Dramaturge et poète français, écrivain, et auteur dramatique, gentilhomme ordinaire et conseiller secrétaire
du roi, maison et couronne de France, et de ses finances. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs
de tragédies de la période classique en France sous Louis XIV.
P.A – s.l.n.d
1p. in-folio. (22x34cm)
Etonnante pièce autographe, reprenant l’arbre généalogique de RACINE, du XVIè siècle au XIXè siècle : de
son arrière-grand-père (Jean, 1540-1593) à l’un de ses arrières petits fils, le baron Auguste de TREMAULT.
Ce document a donc très probablement été réalisé fin XVIIIè ou début XIXè par Auguste Denis Marie de
TREMAULT (1775-1857), son arrière-petit-fils : c’est en effet le dernier nom qui figure à la base de cet arbre,
et tout laisse à supposer qu’il a souhaité modéliser son lien de parenté avec Jean RACINE et les ancêtres de
ce dernier.
Les armoiries de la famille sont également décrites.
Retranscription du texte écrit concernant Jean RACINE :
« Jean Racine (surnommé le Grand Racine) né le 22 décembre 1639, marié le 1er juin 1677 à Catherine Romanet
fille d’un trésorier de France du Bureau des finances d’Amiens, et mort le 21 avril 1699 âgé de 59 ans, sa femme
mourut le 15 novembre 1732, il laissa pour enfants : (etc..) ».
– € 190 –

076 ROUSSIN Albin-Reine (Dijon 1781 – Paris 1854) Histoire
Officier de Marine, Amiral français et savant. Il entra très tôt dans la Marine et
s’embarqua dès 1793 comme simple mousse, à bord de la batterie flottante « La
République ».
Après d’innombrables missions en mer aux quatre coins du monde, il devint
Ministre de la Marine en 1840 (Ministère THIERS) et créa un service de
paquebots à vapeur pour les liaisons transatlantiques.
Promu amiral à sa sortie du ministère, il reprit son siège à la Chambre des pairs,
puis fut à nouveau choisi Ministre de la Marine par François GUIZOT en 1843
(Ministère SOULT).
L.A.S – Paris, 11 janvier 1841
2p. in-8. (13.5x20cm)
Le Baron ROUSSIN recommande Mme Boucherot
pour un poste à Paris.
Son interlocuteur annotera sur le courrier :
« répondu que je n’oublie pas ».
« Monsieur le Directeur, cette lettre vous sera remise par une dame à qui déjà
vous portez intérêt ; c’est Mad. Victor Boucherot ; vous savez qu’elle sollicite
depuis plusieurs années un Bureau de (timbre ?) à Paris ; vous avez bien voulu me
dire qu’un jour elle pourrait l’obtenir ; je prends la liberté de la recommander à
votre bienveillance. Madame V. Boucherot est ma parente ; son père a servi
trente-six ans dans des emplois supérieurs de l’administration des subsistances
militaires et de la marine ; une de ses filles est depuis près de 5 ans élève sur la
flotte ; enfin son mari, âgé de 60 ans, officier dans la garde nationale de Paris et
premier employé d’un agent de change qui vient de disparaitre, et menacé de perdre un emploi qui est la seule
ressource de sa famille (…) ».
– € 60 –
077 SAMAIN Albert (Lille 1858 – Magny les Hameaux 1900) Littérature
Poète symboliste français.
Ami du poète Jehan RICTUS.
L.A.S – 24 novembre 1898, s.l
2p. in-12. (11×17.5cm)
Adressée à Alfred VALLETTE (1858-1935), homme de lettres, fondateur du
Mercure de France, et marié à RACHILDE.
Il recommande chaudement Pierre SIBERIL à Alfred VALLETTE
« Mon cher Vallette, je vous adresse ci-joint une pièce de vers signée Pierre
Sibéril, qui m’a paru présenter des qualités d’expression, d’accent et d’harmonie
suffisants pour être publiés. A vous et à votre Comité de rédaction de voir ? Je
vous donne mon avis et j’ajoute le classique « Recommandé ». Ce Pierre Sibéril –
ce nom est un pseudonyme l’auteur
s’appelle véritablement Albert Fleury et
craint justement les confusions – ce Pierre
Sibéril a déjà publié dans l’Essor, puis dans
la Revue des Deux France (?). Il est tout
jeune, et tout à fait en dehors des cénacles,
me dit-il. Je ne le connais que par les vers en
question, que je trouve jolis. A vous, mon cher Vallette, bien cordialement.
Albert Samain ».
– € 150 –

078 SAMSON Joseph (Bagneaux sur Loing 1888 – Dijon 1957) Musique
Compositeur, Maitre de Chapelle et écrivain français.
M.M.A.S – s.l.n.d
4p. in-4 oblong. (22.5x17cm)
En 1ère page, annotations et signature manuscrites du chanoine VUAILLAT, décédé en 2009.
Renforts à signaler au pli central et en bords de marges.
Composition musicale, mélodie et piano, qui a été donnée au chanoine VUAILLAT par Joseph SAMSON, « sans
doute restée inédite » : sur le poème de Louis le
CARDONNEL* : « Prière », extrait du recueil « De l’une
à l’autre aurore », pp 163-164)
Ci-dessous la photographie d’une partie de la partition
musicale signée, accompagnée de ses 5 couplets.
* l’Abbé Louis le CARDONNEL (Frère Anselme en religion)
était un poète français (1862-1936)
– € 120 –
079 SARDOU Victorien (Paris 1831 – Paris 1908) Littérature
Auteur dramatique français, auteur à succès de comédies et de pièces historiques.
Elu en 1877 à l’Académie française (fauteuil 9), succédant à Joseph AUTRAN.
L.A.S – s.l.n.d
3p. in-8. (13.5×20.5cm)
Bel état, petite coupure sur 2 cm au niveau de la pliure centrale.
Très intéressante lettre, où il livre un couplet de « Le Roi Carotte », opéra-bouffe-féerie qui a été créé au
théâtre de la Gaité le 15 janvier 1875, musique de J. OFFENBACH. (référence du couplet : Scène 2, acte 2è).
Cette version ne sera pas tout à fait la version définitive que l’on retrouve dans l’opéra.
« Mon cher ami, Vizentini* m’apprend que je n’ai fait qu’un couplet (…).
Quoi qu’il en soit, voici un 2è couplet.
Ce bijou
mis au cou
D’une prude
Sèche, sèche, sèche et rude
L’excitant
A l’instant,
Sait la rendre
Douce, douce, douce et tendre !
Etes-vous
très jaloux
De vos belles?
Ces ju…. Ces ju…. Ces jumelles
Vous font voir
Si le soir
Les traîtresses
Vous font, vous font, vous font … pièces.
Pipertrunck
Achetez,
Pour charmer,
Enflammer,
Transformer,
Les beautés!
Ensemble
Nous venons ; etc .
Tous objets,
Tous secrets,
Dont on use…
Toute, toute toute ruse
Dont l’amour
Chaque jour
Nous abuse …
Nous les avons
en flacons,
En bonbons
En batons
Achetez,
Pour masquer,
?
Requinquer
Les beautés!
Nous venons etc.
Vizentini a mal copié ! Pipertrunce a deux différents couplets, comme tu vois, et Vizentini n’en a copié qu’un sur
mon manuscrit ».
Puis il échange avec son interlocuteur sur l’emploi de la formule « frêles plumes », qui « n’est pas fameux ».
– € 350 –
080 SOULT Jean-de-dieu (Saint Amand la Bastide 1769 – Saint Amand la Bastide 1851) Histoire
Militaire et homme politique français, Duc de Dalmatie, Maréchal d’Empire.
Il fut, avec DAVOUT, LANNES, MASSENA et SUCHET, l’un des rares maréchaux de NAPOLEON capable de diriger
une armée loin de l’Empereur.
L.S – Paris, 5 juin 1843
1p. in-4. (21×20.5cm)
Adressée à M. DE LACRETELLE (1766-1855), ancien académicien (fauteuil n°12), avocat et historien français.
Correspondance sur papier à en-tête de la Présidence du Conseil des Ministres.
Signature « Mal Duc de Dalmatie ».
Au sujet de la réception d’une brochure intitulée « Lettre à Lord Brougham sur les relations politiques de la
France et de l’Angleterre ».
« Monsieur, j’ai reçu la brochure que vous avez bien voulu m’adresser, ayant pour titre « Lettre à Lord Brougham
sur les relations politiques de la France et de l’Angleterre », et je me suis empressé d’en prendre lecture avec
l’intérêt que j’attache à tout ce qui me vient de vous.
J’ai donc à vous remercier à la fois et de l’envoi que vous m’avez fait de votre ouvrage et du plaisir que sa lecture
m’a procuré (…) ».
– € 130 –

081 STAPFER Philipp Albert (Berne 1766 – Paris 1840) Histoire
Savant, philosophe et personnalité politique suisse.
Sous la République helvétique, il fit partie de l’élite qui entreprit de démocratiser et renouveler la Suisse au
niveau politique et institutionnel. Unitaire modéré, il fut nommé ministre des Arts et des sciences par le
Directoire en 1798. Il proposa donc de créer un bureau de la culture nationale, une bibliothèque et des archives
nationales, ainsi que divers musées. Ancien ambassadeur de la confédération helvétique à Paris.
L.A.S – 27 décembre 18??, s.l
1p. in-8. (13×20.5cm)
Adressée à M. JULLIEN DE PARIS (1775-1848), ancien révolutionnaire
et homme de lettres français (Voir lot n°51), selon une information
manuscrite signée en haut de page.
Au sujet de la publication dans « La Biographie des contemporains »
d’une notice relative au Général LAHARPE*
« Monsieur, vous avez eu la bonté de me faire espérer votre
bienveillante intervention auprès des Editeurs de la Biographie des
contemporains, à l’effet d’obtenir l’insertion (avec le moins de
changements possibles) de la notice de notre ami M. le Général Laharpe
relative à son cousin le Général Amédée Laharpe*. Je viens de la recevoir
et je prends la liberté de vous la transmettre, en y joignant la lettre
d’accompagnement qui concerne le biographe lui-même (…). Bien que
je doive certainement avoir comme collaborateur très négligent de votre
excellent journal un fort mauvais renom, permettez que j’ose encore
vous parler de mon espérance de pouvoir bientôt vous offrir un tribut de
ma bonne volonté et de ma reconnaissance ».
* Amédée Emmanuel François LAHARPE, avant la Révolution « Amédée de la Harpe », né en 1754 dans le pays de Vaud,
mort au combat le 10 mai 1796, est un patriote et militaire d’origine suisse qui servit comme général dans l’armée d’Italie
sous les ordres de BONAPARTE.
– € 250 –
082 THIERS Adolphe (Bouc Bel Air 1797 – Saint Germain en Laye 1877) Photographie
Homme d’Etat, 2è Président de la République française.
Photographie, format carte de visite.
Tirage albuminé sur carton.
Disderi & Cie, photographes de S.M l’Empereur.
8 boulevard des italiens, Paris.
Circa 1860.
Dimensions : Carte de visite 6.2×9.9cm – Photo : 5.3×8.5cm
– € 40 –

083 TOUCHAGUES Louis (Saint Cyr au Mont d’Or 1893 – Paris 1974) Art
Peintre, illustrateur et décorateur français. Il a illustré de nombreux ouvrages de COLETTE, Sacha GUITRY,
Marcel AYME, Georges DUHAMEL, etc, et a exposé ses peintures aux côtés de Marc CHAGALL, Raoul DUFY ou
encore Marie LAURENCIN.
L.A.S – octobre 1934, s.l
1p. in-4. (21x27cm)
Se plaint auprès d’un cher « Maître et ami » de l’éditeur et de
l’imprimeur de son livre « En dessinant l’Epoque » qui a fait « sauter »
plusieurs noms dont l’artiste souhaitait faire référence, et ce pour
« économiser sur les frais d’impression ».
« Mon cher Maître et ami. Je m’excuse pour l’omission dans mon livre
« En dessinant l’Epoque ». Elle vient de l’imprimeur qui a fait « sauté »
pour le bien-être de sa composition plusieurs noms et anecdotes, et cela
est tombé précisément sur les « grands amateurs » dans lesquels je vous
avais noté. D’autres erreurs de décalages ont été corrigées également
(…). Tout cela parce que les éditeurs pour réduire les frais d’impression,
font imprimer en province où on ne peut pas aller vérifier la mise en
page. Voilà pourquoi mon cher Maître et ami vous étiez sur mes listes
personnelles de noms cités sans être sur celle de l’imprimeur (…) ».
– € 75 –
084 TRUGUET Laurent Jean-François, Comte de (Toulon 1752 – Toulon 1839) Histoire
Officier de marine français, Amiral. Ancien Ministre de la Marine et Ambassadeur de France en Espagne (1797).
Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe. Bien qu’opposé à l’établissement de l’Empire, ce qui lui valut cing
années de disgrâce sévère avec perte de ses titres, il fut proche de NAPOLEON BONAPARTE et de sa famille.
C’est à la suite de la révolution de Juillet qu’il fut élevé à la plus haute dignité de la marine, celle d’Amiral de
France, titre équivalent à celui de Maréchal de France.
L.A.S –1er août 1831, s.l
1p. in-8. (12x18cm)
Très intéressante lettre consécutive à sa nomination en tant
qu’Amiral de France, où il revient également sur ces désaccords
avec « la dynastie des Bonaparte » qui lui avait valu bien des
déboires lorsqu’il était à la tête de « la belle armée de Brest ».
« J’adresse 1000 remerciements à vous mon cher Gall (?), et vous
savez pourquoi… Ces appuis au (?) qui court sont devenus bien
nécessaires même à ceux qui ont le plus de droits aux faveurs du
gouvernement, et je crois que grâce à votre bienveillante amitié
ils ne manqueront pas. L’opinion nationale, terre et mer me
portent à cette haute dignité et je viens franchement vous prier
de faire passer quelques notes à vos amis des autres journaux
guidés par la justice. Je l’avoue c’est la première fois de ma vie
que je sollicite ce genre de publicité, mais ce conseil m’est donné
par … ah ! Quand j’ai été au pouvoir j’ai su défendre moi seul les
opprimés dignes d’intérêt et récompenser le vrai mérite. C’est
pour n’avoir pas voulu reconnaître la dynastie des Bonaparte que
j’ai été rayé (moi amiral de la belle armée de Brest) de la liste des
maréchaux de l’Empire (en 1805). Mille tendres amitiés ».
– € 280 –

085 WEYGAND Maxime, Général (Bruxelles 1867 – Paris 1965) Histoire
Militaire français, officier pendant les deux guerres mondiales où il joua un rôle majeur.
Il entama une carrière brillante pendant la Première Guerre auprès de FOCH qui le chargea, le 11 novembre
1918, de lire les conditions de l’armistice à Rethondes à la délégation allemande.
Il devint chef d’État-Major de l’Armée en 1930, généralissime en 1931 et commandant en chef de l’armée
française en 1940.
Elu en 1931 à l’Académie française (fauteuil n°35), succédant au Maréchal JOFFRE.
L.A.S – 5 mars 1931
1p. ½ in-8. (13.5x21cm)
Sur papier en-tête « Le Chef d’Etat-Major Général de l’Armée », mention barrée, s’adressant à un ami.
Lettre à un ami qui lui avait envoyé un mot le félicitant pour sa nomination de Chef d’Etat-Major de l’Armée.
Ce courrier a été rédigé 3 mois avant son élection à l’Académie française.
« Mon cher ami, par quelle erreur ai-je laissé ton mot si confiant et affectueux sans réponse. Je ne me l’explique
que par le flot de lettres auxquelles j’ai dû faire face. (…) Parmi toutes les félicitations que j’ai reçues, nulle de
pouvait me toucher plus (…). Je ferai de mon mieux (…) ».
– € 120 –